L’apparition du zona coïncide avec l’affaiblissement des défenses immunitaires. C’est la raison pour laquelle la prévalence de cette maladie infectieuse augmente avec l’âge. Les plus de 50 ans représentent les deux tiers des cas et, à partir de 80 ans, le taux d’incidence monte très vite. Resté latent dans l’organisme à la suite d’une infection, le virus varicelle-zona (VZV) est présent chez 99 % de la population. Une personne sur quatre développera un zona dans sa vie, et l’on observe, en France, 300 000 nouveaux cas en moyenne par an.
De vives douleurs
Les douleurs décrites par les personnes touchées s’apparentent à d’intenses brûlures, souvent à la limite du supportable. « Je me suis aperçue de la présence du zona lorsque quelqu’un m’a touché l’épaule, raconte Paule, 75 ans. Sa main m’a littéralement brûlée. Cette partie de mon corps était devenue immédiatement très sensible au toucher. » Heureusement, Paule a été tout de suite traitée, et les douleurs ont rapidement diminué, au fur et à mesure de la prise des médicaments. Au bout de trois jours, elles avaient complètement disparu.
Parallèlement à ces douleurs très spécifiques, le zona se manifeste par des rougeurs, accompagnées ou non de pustules sur la zone irritée. Paule a eu de la chance : son zona a été immédiatement traité et a donc disparu. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas.
Des complications invalidantes
La complication la plus fréquente du zona est l’algie post-zostérienne (douleur après la maladie), qui apparaît chez 20 à 50 % des patients de plus de 50 ans et dont
la fréquence et la gravité augmentent avec l’avancée en âge. Les douleurs neuropathiques, qui peuvent persister plusieurs mois, voire plusieurs années après la guérison de l’éruption, entraînent parfois chez les seniors une altération des capacités fonctionnelles et de la qualité de vie. Ces personnes sont angoissées, déprimées, dorment mal et finissent par s’isoler. Les répercussions psychiques et sociales sont importantes, susceptibles même d’amorcer la perte d’autonomie. Le professeur Gilles Berrut, gériatre au CHU de Nantes et co-auteur du livre blanc sur le zona*, décrit des situations dramatiques où, « obnubilés par leurs douleurs, certains patients en fin de vie voient les derniers mois qu’ils pourraient passer auprès des leurs complètement gâchés ». « Ils sont tellement abrutis par les médicaments administrés pour les soulager qu’ils ne peuvent même plus parler à leurs proches », ajoute-t-il.
Un vaccin bénéfique pour les seniors
Au-delà du coût élevé que représente le traitement de cette maladie, en raison des consultations, voire des hospitalisations qu’elle occasionne, ce sont surtout les conséquences sur le moral et les conditions de vie des malades qui ont conduit les médecins à recommander le Zostavax, un vaccin commercialisé en France depuis juin 2015. Après de nombreuses études, le discours des autorités sanitaires en France a changé, et ces dernières ont décidé de le faire prescrire et rembourser à 30 % par l’Assurance maladie pour les personnes âgées de 65 ans et plus. Ce vaccin prévient 51 % des risques d’apparition du zona, mais, surtout, « on constate moins de formes graves chez les personnes vaccinées de plus de 75 ans », explique le professeur Gilles Berrut. Le vaccin permet aussi d’éviter 67 % des risques de douleur après la maladie. Un vrai bénéfice, car, dans les années à venir, le vieillissement de la population entraînera l’augmentation du nombre de cas de zona et d’algies post-zostériennes.