VIH : les personnes séropositives vont pouvoir intégrer l’ensemble des forces armées

, par  Constance Perin

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé la révision des critères d’aptitude pour entrer dans les forces armées, mettant fin à des décennies de discrimination par principe à l’encontre des personnes infectées par le VIH.

Les personnes séropositives pourront bientôt devenir militaires. Sur proposition du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé le 8 mai, dans les Quatre Vérités sur France 2, avoir signé un arrêté pour revoir un certain nombre de critères d’aptitudes pour entrer dans les forces armées. Les recrutements des gendarmes et les sapeurs-pompiers de Paris et de Marseille, régis par le service santé du ministère des Armées, sont également concernés par cette mesure.

Les personnes séropositives jusqu’à maintenant classées comme inaptes

Le Sigycop, dispositif d’évaluation de l’aptitude physique utilisé dans plusieurs métiers du domaine de la Défense, classe par principe les personnes séropositives comme inaptes. « Jusqu’à présent et depuis les années 1980, les critères médicaux d’aptitude à l’intégration ne permettaient pas aux personnes vivant avec le VIH, le virus responsable du sida, d’accéder à ces professions », indique Stop Homophobie sur son site.
Se refusant de parler d’une mesure discriminatoire, le ministre des Armées la justifiait en indiquant que « le service de santé des armées avait parfois quelques peurs notamment pour nos militaires qui servaient dans nos opérations extérieures ».

Un dispositif « qui n’avait plus aucun fondement scientifique »

Les associations se réjouissent de cette annonce : pour Florence Thune, directrice générale du Sidaction, il s’agit là d’un « pas de plus dans la lutte contre les discriminations ! ». Elle rappelle sur Twitter, comme l’a d’ailleurs fait le ministre dans son intervention, que cette décision est « le fruit de longues années de travail des associations ».
Cela met fin à « un dispositif qui n’avait plus aucun fondement scientifique », pointe de son côté la Société française de lutte contre le sida. Rappelons, en effet, que malgré une idée encore répandue, les personnes séropositives sous traitement ne transmettent pas le VIH.

Une discrimination déjà abrogée chez les policiers

Cette mesure s’inscrit dans le prolongement de celle déjà prise par la police il y a quelques mois. Le 25 novembre 2022, l’abrogation d’un arrêté du ministère de l’Intérieur permettait à la réglementation pour l’embauche des policiers de ne plus faire référence au Sygicop.
Une décision prise alors que fin 2020, sept associations LGBT (Mousse, Stop homophobie, Élus locaux contre le sida – Elcs –, Association nationale d’aide, de défense homosexuelle, pour l’égalité des orientations sexuelles – Adheos –, Flag ! et Familles LGBT) portaient un recours devant le Conseil d’État pour mettre un terme à l’exclusion systématique des personnes vivant avec le VIH au sein de la police, de la gendarmerie, de l’armée et des pompiers.
Le recrutement des pompiers reste toutefois encore concerné par cette discrimination, constate l’association LGBT+ des agents des ministères de l’Intérieur et de la Justice, pompiers, policiers municipaux et ses alliés, Flag !, quelques jours à peine après la Journée internationale des pompiers du 4 mai.

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