L’autotest du VIH est la pierre angulaire des mesures de prévention annoncées par Marisol Touraine, ministre de la Santé, lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre. En France, 150 000 personnes vivent avec le virus et 30 000 autres ignorent leur séropositivité. « Nous attendions l’autotest pour la fin de l’année 2014, car nous savions qu’il était prêt, commente Christian Andreo, de l’association Aides, mais pour des questions réglementaires européennes, sa date de commercialisation a été repoussée. » Vendu en pharmacie à partir du 1er juillet 2015, son prix devrait se situer autour 25 euros dans les officines et sera gratuit dans les associations.
Les autotests « ne se substituent pas aux autres dispositifs de dépistage, précise le ministère de la Santé. Ils viennent compléter l’arsenal disponible pour répondre à des besoins spécifiques ». L’un des dispositifs déjà existants est le test rapide d’orientation diagnostique (Trod) du VIH. « C’est un dépistage ciblé, qui fonctionne très bien, souligne Christian Andreo. Il s’agit de prélever une goutte de sang au bout du doigt, et en quelques minutes nous avons le résultat. C’est gratuit, confidentiel et anonyme. »
Des préservatifs affichés dans les lieux publics
Sur le même modèle, les Trod de l’hépatite C pourront eux aussi se faire en milieu associatif, alors qu’ils étaient jusqu’à présent « confinés » à l’officine et au cabinet médical. L’objectif est de cibler des « personnes co-infectées par le VIH et le VHC », en favorisant le dépistage « des personnes éloignées du système de santé », explique le ministère de la Santé. « Il est vrai que nous accueillons des travailleurs du sexe ou des usagers des drogues, observe Cristian Andreo, mais le public principal des tests de dépistage reste les homosexuels masculins ».
Autre axe de prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) : le préservatif. L’Institut national de prévention pour l’éducation et la santé (INPES) a mis sur pied une campagne d’affichage dans les lieux publics pour rappeler aux Français, et notamment aux jeunes, que « le préservatif est la meilleure protection contre le VIH et toutes les IST ». Malgré la baisse de la TVA de 7 à 5,5 % depuis le 1er janvier 2014, les jeunes boudent toujours la capote : un tiers ne l’utiliseraient jamais, selon le dernière étude Harris Interactive.