A force de controverses et de suspicions, une partie des Français ne fait plus confiance aux vaccins, pourtant censés les protéger. C’est dans ce contexte que Marisol Touraine a présenté le 12 janvier une série de mesures destinées à relancer la vaccination. Construit sur la base des recommandations de l’ancienne députée Sandrine Hurel, qui avait été chargée par la ministre de la Santé de rédiger un rapport sur le sujet**, le Plan d’action pour la rénovation de la politique vaccinale a pour objectif « d’agir, auprès des particuliers, des professionnels de santé et des industriels, pour renforcer la confiance dans la vaccination ».
Une meilleure information
Le plan se décline autour de quatre axes : informer, coordonner, sécuriser l’approvisionnement et débattre. « Assurer une meilleure information du grand public et des professionnels de santé » constitue donc le premier objectif. Un site Internet dédié aux vaccins sera mis en ligne. Il comportera deux volets, l’un destiné aux particuliers, l’autre aux professionnels. Mais pour informer, encore faut-il améliorer les connaissances. Pour cela, le plan prévoit d’assurer une meilleure gouvernance en formalisant les échanges entre les différentes instances et en soutenant la recherche.
Un carnet de vaccination électronique
Pour faciliter la compréhension et le suivi, notamment des adultes, un carnet de vaccination électronique sera également mis en place. Il permettra aux professionnels de santé de connaître le statut vaccinal de leurs patients. L’expérimentation sera conduite dans plusieurs régions dès le mois de mars.
Par ailleurs, la lutte contre les tensions d’approvisionnement de vaccins est engagée, avec « l’obligation pour les industriels produisant des vaccins inscrits au calendrier vaccinal de mettre en place des plans de gestion des pénuries », en constituant des stocks, en organisant des chaînes alternatives de fabrication ou en identifiant différentes sources d’approvisionnement en matières premières. Si cette obligation n’est pas respectée, des sanctions pourront être prononcées.
Un grand débat national
Enfin, la ministre veut lancer une grande concertation citoyenne sur la vaccination. Dès le mois de mars 2016, les particuliers, les professionnels, les associations et les institutionnels pourront poser leurs questions ou exprimer leurs opinions sur une plateforme Internet dédiée. Puis, en octobre, un débat public national sera organisé. Ces divers échanges serviront de base à un comité d’orientation, présidé par Alain Fischer, professeur en immunologie pédiatrique et titulaire de la chaire de médecine expérimentale au Collège de France, pour formuler des propositions visant à faire évoluer la politique vaccinale.