Une nouvelle étude, menée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’Université Paris Cité, en collaboration avec l’Assistance publique–hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’hôpital Foch à Suresnes, évalue pour la première fois la prévalence de la déficience auditive en France. Ce handicap constitue une problématique de santé publique importante car il est associé à une dégradation de la qualité de vie, à l’isolement social et à d’autres problèmes de santé tels que la dépression, le déclin cognitif ou encore la démence. L’objectif de cette analyse inédite est de mieux déterminer qui est touché afin d’améliorer les mesures de prévention et le dépistage.
En #France, 1 #adulte sur 4 serait concerné par une forme de déficience auditive. La déficience auditive invalidante, plus grave, concernerait 4 % des adultes.
➕d'infos sur : https://t.co/V3UBj63ebMUne étude #Inserm @constances_coho @parcc_inserm @Univ_Paris @APHP @HopitalFoch pic.twitter.com/qHqm6QAGH1
— Inserm (@Inserm) June 17, 2022
4 % de la population connaît une déficience invalidante
La déficience auditive se définit comme la perte de 20 décibels d’audition dans la meilleure oreille. Pour évaluer le nombre de personnes concernées en France, les chercheurs se sont appuyés sur les données de 186 460 volontaires, issus de la grande cohorte représentative de la population générale adulte Constances, chez qui la surdité a été mesurée à partir de tests auditifs. Ils ont ainsi montré que 25 % de l’échantillon étudié présentaient une déficience auditive. Quatre pour cent avaient même une déficience auditive invalidante, c’est-à-dire par une perte auditive supérieure à 35 décibels dans la meilleure oreille, et seuls 37 % d’entre eux portaient un appareil auditif.
Des facteurs favorisants
Pour aller plus loin, les chercheurs se sont attachés à déterminer les facteurs associés. « Leurs analyses suggèrent que les personnes âgées, les hommes, les individus avec un indice de masse corporelle (IMC) élevé, la présence d’un diabète, des facteurs de risque cardiovasculaires, des antécédents de dépression ou le fait d’avoir été exposé à des nuisances sonores au travail présentaient les probabilités les plus élevées de souffrir d’une déficience auditive, indique l’Inserm. À l’inverse, le fait d’avoir un revenu ou un niveau d’éducation plus élevé, de vivre seul et d’habiter en zone urbaine était associé à des probabilités plus faibles de déficience auditive. »
Adapter les politiques publiques
Les résultats de cette analyse permettent « de dresser un état des lieux fiable et d’apporter des clés aux décideurs publics alors que des solutions efficaces (comme les appareils auditifs ou encore les implants cochléaires) existent pour prendre en charge ce problème de santé majeur », soulignent les chercheurs Quentin Lisan et Jean-Philippe Empana. Il faut toutefois noter que cette étude a été réalisée avant la mise en place de la réforme du « 100 % santé » qui permet une prise en charge intégrale des appareils auditifs. Les prochaines recherches sur le sujet de la déficience auditive permettront sans doute d’observer l’impact réel de de cette mesure.