Toute personne victime ou témoin de brutalités ou de négligence envers une personne âgée ou un adulte en situation de handicap doit absolument en avertir les autorités compétentes. Pour faciliter cette démarche, le ministère des Solidarités et de la Santé a mis en place un numéro national d’écoute : le 3977.
Gratuit, il est disponible sept jours sur sept, du lundi au vendredi de 9 heures à 19 heures et le samedi et dimanche de 9 heures à 13 heures et de 14 heures à 19 heures. Le 3977 permet aux victimes et aux témoins de signaler des actes de maltraitance, mais aussi des négligences. Les signalements peuvent également être réalisés à l’aide d’un formulaire en ligne ou par courriel. Enfin, la plateforme est accessible aux personnes sourdes et malentendantes, du lundi au vendredi de 9 heures à 17 h 30.
#Maltraitances en #Ehpad : Alerter, enfin … Communiqué de presse : https://t.co/6BIl0Ogt5R
un flux exceptionnel d’alertes pour maltraitances qui tranche nettement avec celui constaté jusque-là. pic.twitter.com/36eA9UTxQK— Fédération 3977 contre les maltraitances (@federation3977) February 16, 2022
Des maltraitances en hausse
Les révélations du livre Les Fossoyeurs, sur les graves défaillances constatées dans les maisons de retraite Orpea a mis le sujet des maltraitances envers les personnes âgées dépendantes au cœur de l’actualité, fin janvier 2022. Les indicateurs sont d’ailleurs en forte hausse en 2021 par rapport aux trois années précédentes, précise la fédération 3977 dans son bilan des alertes pour maltraitances reçues en 2021. Elle détaille : « Avec 6 688 dossiers ouverts pour maltraitances possibles en 2021, l’augmentation est considérable par rapport à 2020 (+ 18 %), tranchant avec celles des trois années précédentes (+ 7 % par an en moyenne). L’évolution constatée pour les situations de maltraitance en établissements, essentiellement en Ehpad, va très au-delà : avec 1 892 dossiers ouverts (soit 27 % des alertes reçues en 2021), la hausse est spectaculaire et représente une augmentation de 37 % par rapport à 2020, contre + 9 % en moyenne pour les trois années précédentes. » Si les personnes âgées sont les principales victimes (73 %), les personnes en situation de handicap ont fait aussi l’objet de 1 800 alertes.
Quelles maltraitances peuvent être signalées ?
Ces maltraitances peuvent prendre de multiples formes. Elles peuvent être physiques, psychologiques, sexuelles, matérielles ou financières. Elles peuvent aussi porter atteinte aux droits, être liées aux soins, être le fruit de négligences ou d’inattention. D’après la fédération 3977, celles qui reviennent le plus sont les maltraitances psychologiques, mais celles liées aux soins, aux négligences et aux restrictions de droits sont en forte hausse en 2021. Quant aux violences sexuelles, elles sont « en nombre limité mais certainement très sous-estimées », souligne-t-elle.
Malheureusement, ces signalements ne sont que la partie immergée de l’iceberg. Selon les données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), moins de 5 % des maltraitances font l’objet d’alertes.
Comment effectuer un signalement auprès du 3977 ?
Les victimes de maltraitances — personne âgée ou adulte en situation de handicap — peuvent contacter gratuitement le 3977, mais toute personne témoin d’actes de maltraitance ou de négligence — entourage, professionnels de santé et médico-social ou proche-aidant — peut également signaler cette situation en appelant le 3977. L’appel n’apparaîtra pas sur les relevés téléphoniques. Il est aussi possible de déposer un signalement via un formulaire en ligne sur le site 3977.fr ou encore d’adresser un courriel à 3977@3977contrelamaltraitance.org.
Au bout du fil, ce sont des professionnels qui répondent, informent, transfèrent les appels, lorsque c’est nécessaire, vers les numéros d’urgence (15, 17, 18) ou orientent les appelants vers le réseau des centres départementaux et interdépartementaux pour un suivi individuel et approfondi des situations signalées. « Ces centres peuvent faire intervenir divers acteurs locaux, précise le ministère des Solidarités et de la Santé : Centre communal d’action sociale (CCAS), Centre local d’information et de coordination en faveur des personnes âgées (CLIC), Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), autorités judiciaires... pour mettre fin aux maltraitances. »