Un intérêt croissant des Français pour les nouveautés de la loi bioéthique

, par  Léa Vandeputte

Près d’un an après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi bioéthique de 2021 élargissant l’accès à l’assistance médicale à la procréation (AMP) aux couples de femmes et aux femmes non mariées, les dons de gamètes sont en hausse, tout comme les demandes de prise en charge et d’autoconservation.

C’est à l’occasion de la troisième réunion du comité national de suivi de la mise en œuvre de la loi du 2 août 2021, dite loi bioéthique, qui s’est tenue le 16 mai, que l’Agence de biomédecine a dévoilé les chiffres de l’activité de ses centres de don et d’autoconservation de gamètes (spermatozoïdes et ovocytes). Ces résultats, recueillis entre le 1er janvier et le 31 mars 2022, permettent de mesurer l’impact de la nouvelle loi. Globalement, « en 2022, la tendance à la hausse des demandes de prise en charge, du nombre de donneurs et des demandes d’autoconservation non médicale se confirme », indique l’Agence.

Les demandes de consultation en hausse

Sur les 26 centres de don de gamètes qui ont répondu à l’enquête, 185 donneurs de spermatozoïdes ont été enregistrés, « soit une tendance en progression par rapport à 2021 », note l’Agence.
Du côté de la prise en charge dans un parcours d’assistance médicale à la procréation (AMP), 5 126 demandes de première consultation ont été comptabilisées au bénéfice de couples de femmes (47 %) ou de femmes seules (53 %). Au total, 2 562 consultations ont été menées, soit une moyenne de 854 par mois en 2022, contre 653 par mois entre le 16 octobre et le 31 décembre 2021. « Le nombre de prises en charge s’accélère donc fortement », se félicite l’Agence de biomédecine. D’ailleurs, 53 tentatives d’AMP avec don de spermatozoïdes ont été réalisées au bénéfice de ces nouveaux publics. Le délai de prise en charge pour une AMP avec don de spermatozoïdes varie fortement d’un centre à l’autre, mais le délai moyen d’attente est de 13,6 mois, soit une augmentation de 1,6 mois par rapport à fin 2021.
Par ailleurs, 2 553 femmes ont fait une demande de première consultation pour l’autoconservation de leurs ovocytes en dehors d’une indication médicale (soit 851 par mois) et 1 130 rendez-vous ont eu lieu (soit 377 chaque mois) dans les 40 centres répondants. « L’intérêt est donc croissant par rapport à la période allant du 15 octobre au 31 décembre 2021 durant laquelle 1 464 demandes de première consultation avaient été enregistrées (soit 587 par mois) », précise l’Agence. Parmi les femmes engagées dans ce parcours, 238 ont pu le terminer entre le 1er janvier et le 31 mars 2022. Du côté des hommes, ils sont 47 à avoir formulé une demande pour l’autoconservation de leurs spermatozoïdes (contre 44 demandes entre le 15 octobre et le 31 décembre 2021) et 37 consultations ont été réalisées. Au total, 28 hommes ont pu achever leur parcours sur la période.

82 % des Français favorables au don de gamètes

Quelques jours plus tôt, l’Agence de biomédecine avait publié les résultats d’un sondage, réalisée par l’institut Viavoice, sur la perception du don de gamète par les Français et dont les résultats étaient eux aussi positifs : 82 % des répondants se disaient favorables à ce type de don. L’accès aux origines, qui permet aux enfants nés d’un don d’accéder aux données identifiantes et non identifiantes de leur donneur — mesure qui a été instaurée par la loi — est considéré par 22 % des Français comme « un levier supplémentaire pour donner ». Toutefois, 86 % des sondés reconnaissaient être mal informés sur le sujet. Un travail d’information reste donc encore à mener.

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