« Comme dans la plupart des pays industrialisés, le tabagisme reste la première cause de décès évitable en France », rappelle le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH, agence Santé publique France) dans son édition de mardi, quelques jours avant la Journée mondiale sans tabac le 31 mai. D’après les dernières données disponibles, le tabac a causé la mort de 75 320 personnes en métropole (contre 73 000 morts en 2013), soit plus d’un décès sur huit. Des décès majoritairement dus au cancer du poumon (61,7 % des cas), à une maladie cardiovasculaire (22,1) ou à une pathologie respiratoire (16,2 %). Les hommes restent davantage touchés que les femmes : 19 % des décès masculins qui ont eu lieu en 2015 ont le tabac pour origine contre 7 % des femmes. Mais la tendance devrait progressivement s’inverser puisque la consommation de tabac chez les femmes a continuellement augmenté depuis les années 60. Un phénomène déjà observable puisque « entre 2000 et 2015, la proportion de décès attribuables au tabagisme a ainsi augmenté en moyenne de 5,4 % par an chez les femmes contre une diminution de 1,1 % chez les hommes », note le BEH.
Une baisse inédite de la consommation
Malgré tout, même si, avec 25 % d’adultes fumeurs quotidiens en 2018, les Français restent parmi les plus gros fumeurs d’Europe, notre pays enregistre tout de même une baisse inédite de la consommation après plusieurs années de stabilité. En deux ans, entre 2016 et 2018, la France compte 1,6 million de fumeurs en moins. Une bonne nouvelle qui ne traduit pas seulement l’arrêt progressif du tabac par les fumeurs, mais aussi « la réduction du nombre de jeunes qui entrent dans le tabagisme », souligne le BEH. A travers ces résultats, sans doute peut-on voir l’impact positif des politiques publiques menées ces dernières années avec des mesures comme l’augmentation régulière des prix du tabac, le remboursement des substituts nicotiniques ou les campagnes de prévention récurrentes.
Mais malheureusement, « même si cette tendance encourageante se poursuit dans le temps, l’impact sanitaire du tabagisme ne déclinera pas dans un futur proche, en raison de la période de latence qui sépare la consommation tabagique de la survenue des maladies et de la persévérance d’un risque plus élevé pour certaines maladies, même chez les anciens fumeurs », conclut le BEH.