Alors que la santé mentale des Français est particulièrement fragilisée en ces temps de pandémie, la fondation FondaMental profite de la Journée mondiale consacrée aux troubles bipolaires pour publier un état des connaissances et des progrès de la recherche sur cette maladie psychiatrique. Alternant phases d’excitation et de dépression, les troubles bipolaires concernent entre 1 % et 2,5 % de la population, soit 650 000 à 1 650 000 personnes en France.
Un diagnostic tardif
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) les place au sixième rang mondial des handicaps. Ils apparaissent majoritairement entre 15 et 25 ans et persistent toute la vie. Complexes, les troubles bipolaires sont mal connus et souvent confondus avec une dépression. « 40 % des dépressifs pourraient en réalité souffrir de bipolarité sans être diagnostiqués », souligne la fondation. La conséquence est un diagnostic tardif. Dix ans peuvent parfois s’écouler entre les premières manifestations de la maladie et sa prise en charge médicale. Or le retard de diagnostic entraîne un risque de mortalité précoce. Les personnes qui en souffrent ont d’ailleurs une espérance de vie réduite de dix ans en moyenne par rapport à la population générale. En l’absence de traitement, les tentatives de suicide sont fréquentes. « Par ailleurs, les troubles bipolaires s’accompagnent d’une forte comorbidité, ajoute la fondation, c’est-à-dire que d’autres troubles se greffent à la maladie (alcoolisme, diabète, dysthyroïdie, etc.), faisant par exemple encourir aux patients le risque de succomber à d’autres pathologies, une maladie cardiovasculaire par exemple. Enfin, les conduites à risque (sexualité, addictions, dépenses) sont fréquentes et associées au handicap. »
Des traitements existent
Autrefois connue sous le terme de psychose maniacodépressive, la bipolarité se caractérise par l’alternance de phases d’euphorie (ou maniaques) et de dépression. Si l’on parle plus généralement de troubles bipolaires au pluriel, c’est en raison des diverses formes que peut prendre cette pathologie. La durée des épisodes peut varier de quelques jours à quelques semaines ou mois. « Connaître l’intensité et la durée de ces épisodes aigus et identifier les symptômes qui accompagnent la maladie est essentiel pour déterminer la forme de bipolarité dont souffre le patient », précise FondaMental. « Ces dernières années, la recherche sur les troubles bipolaires a considérablement progressé, avec des découvertes majeures sur le plan du diagnostic, de la compréhension des mécanismes sous-jacents et des stratégies thérapeutiques », assure Marion Leboyer, directrice de la fondation.