La Société française d’étude et traitement de la douleur (SFETD) et la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR) ont publié un Livre blanc intitulé « La douleur postopératoire et sa chronicisation ». En France, 10 millions d’interventions chirurgicales sont réalisées chaque année et si pour la plupart des patients, la douleur postopératoire est transitoire et disparaît en quelques jours, pour d’autres elle se maintient et devient chronique.
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— SFAR Anesthésie Réanimation (@SFAR_ORG) May 14, 2022
Une maladie à part entière
Définie par l’Association internationale pour l’étude de la douleur (AIED) comme une souffrance qui persiste au-delà de deux mois après l’acte chirurgical, la douleur chronique post-opératoire (DCPO) est une véritable maladie, au point de devenir une préoccupation majeure pour les médecins, les chirurgiens et les anesthésistes-réanimateurs. On estime en effet qu’elle touche 20 à 30 % des patients et elle représente 20 % des consultations en centre de la douleur. « Qu’elles soient modérées ou sévères, les douleurs postopératoires dégradent l’expérience du patient, compromettent sa réhabilitation et l’exposent à l’usage des opioïdes », indiquent Valeria Martinez, présidente de la SFETD et Axel Maurice-Szamburski, président du comité douleur et anesthésie locorégionale de la SFAR dans un communiqué conjoint. Ils ajoutent : « Quand il est trop intense, ce traumatisme physique et psychologique peut être à l’origine d’une nouvelle maladie, cette fois permanente, invalidante et parfois même stigmatisée, la DPCO. » Cette dernière, considérée comme un problème de santé publique, a un impact sur l’évolution de l’état de santé des patients, sur la qualité de vie et sur les besoins éventuels de réadaptation fonctionnelle.
Mettre l’accent sur la prévention
L’objectif pour les soignants est de prévenir la survenue de la DCPO. Chercheurs, psychologues, chirurgiens, anesthésistes-réanimateurs et médecins de la douleur se sont donc réunis pour lister les points clefs de la lutte contre cette pathologie. Le Livre blanc présente ainsi une synthèse des recommandations de bonne pratique sur la douleur postopératoire et chronique. Il aborde les différents aspects du parcours patient opéré et prodigue des conseils pratiques aux professionnels de santé pour détecter les personnes à risque, prévenir la chronicisation, et prendre en charge précocement ces patients. « Des solutions existent à toutes les étapes du parcours du patient avant, pendant et après la chirurgie, concluent Valeria Martinez et Axel Maurice-Szamburski. Elles nécessitent de remettre le patient au centre de notre prise en charge pour le considérer dans toute sa complexité, depuis sa physiologie jusqu’à son humanité. »