L’acné touche 80 % des adolescents, selon la Haute Autorité de santé (HAS), mais elle apparaît aussi chez 12 % des femmes adultes. Dans certains cas, elle est légère et passagère ; dans d’autres, plus graves, elle peut laisser de vilaines cicatrices sur la peau et gâcher la vie de la personne atteinte.
Des polémiques sur certains médicaments
Depuis 2007, date des dernières recommandations, certains traitements ont soulevé des critiques en raison de potentiels dangers pour la santé. Les études menées récemment et les retours d’expériences cliniques des professionnels de santé ont donc conduit les dermatologues à réactualiser leurs conseils de prescription. La pilule contraceptive ne doit désormais être administrée qu’en deuxième intention pour soigner l’acné, en raison des risques de thrombose veineuse qu’elle peut faire courir aux patientes. La prescription trop systématique d’antibiotiques est également remise en question, afin de limiter l’émergence de nouvelles souches résistantes. Quant à l’isotrétinoïne, on la soupçonne d’être la cause de troubles psychiatriques.
Adapter la prise en charge
Pour les dermatologues, la prise en charge doit avant tout tenir compte du degré de sévérité de l’acné. La HAS conseille ainsi de privilégier « les traitements locaux, qu’il s’agisse de crèmes ou de gels, à base de peroxyde de benzoyle et les rétinoïdes pour une acné légère à moyenne ». « Un antibiotique (doxycycline ou lymécyline par voie orale) peut toutefois être prescrit en complément et selon le cas pour une acné moyenne, ajoute-t-elle. L’isotrétinoïne sera réservée aux acnés sévères et très sévères et avec un risque cicatriciel. » Les femmes enceintes souffrant d’acné ne doivent surtout pas prendre d’isotrétinoïne (risque de malformations fœtales majeures). Il est donc recommandé aux médecins de faire effectuer « impérativement » un test de grossesse avant de prescrire cette substance active, et de le faire renouveler « chaque mois par les femmes pendant la durée du traitement et cinq semaines après ».
Le suivi : primordial pour la réussite du traitement
La communication du patient avec son médecin est essentielle, car il est important que le traitement soit bien accepté et ne soit pas abandonné en cours de route. Il faut en effet un certain temps pour que ce dernier agisse et résorbe lésions et boutons disgracieux. L’acné n’est pas qu’une affection superficielle, elle doit être traitée en profondeur. « A ce jour, moins d’un patient sur deux (de 32 à 50 %) suit correctement le traitement qui lui a été prescrit », constate la HAS. Pourtant, souligne la Société française de dermatologie, « si le traitement d’attaque a pour but d’obtenir une réduction importante ou une disparition des lésions et de prévenir la survenue de lésions cicatricielles, celui du traitement d’entretien est d’éviter les rechutes ».