Le 20 novembre dernier, en pleine crise des urgences, le Premier ministre, Édouard Philippe, et la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, ont présenté un plan d’urgence, intitulé « Investir pour l’hôpital », dont les quatorze mesures seront mises en place tout au long de l’année 2020. Ce nouveau volet de la stratégie « Ma Santé 2022 » a pour objectif de « redonner de la souplesse et des marges de manœuvre pour améliorer le quotidien des équipes hospitalières et pour mieux les accompagner dans les transformations, autour de trois axes : restaurer l’attractivité des métiers et (re)donner envie aux soignants d’exercer à l’hôpital ; rétablir le dialogue et la souplesse de la gestion dans le quotidien de l’hôpital ; réinvestir l’hôpital public en lui donnant des moyens nouveaux et de la visibilité dans le temps ».
Plus de moyens et des primes pour les soignants
En plus des crédits 2019 mis en réserve à hauteur de 415 millions d’euros, la ministre a décidé de débloquer, ce mois-ci, 150 millions d’euros de crédits dédiés à l’investissement du quotidien. « Il s’agit de permettre aux établissements d’acheter, sans attendre, le matériel indispensable au travail des soignants au quotidien : équipements et petits matériels, ou petites opérations de travaux qui impactent le quotidien des services de soins », indique le communiqué. En parallèle, « le renforcement du financement dédié aux missions d’enseignement, de recherche, de référence et d’innovation (Merri) est déjà amorcé avec l’abondement de 11 millions d’euros des crédits dédiés à ces missions dès janvier », assure le ministère qui ajoute : « Ces crédits permettront de renforcer l’accompagnement, par le niveau national, des activités de recherche, d’enseignement et de recours exceptionnel réalisées par les hôpitaux. » Les équipes soignantes recevront quant à elles des primes : 100 euros net par mois avec effet au 1er janvier 2020 pour les aides-soignants exerçant dans les services et unités de prise en charge des personnes âgées et 800 euros net par an pour les 40 000 infirmiers et aides-soignants travaillant à Paris, dans les Hauts-de-Seine, en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne et qui gagnent moins que le salaire médian (environ 1 950 euros net par mois).
A chaque hôpital son plan d’action
La ministre veut accélérer le mouvement et souhaite que chaque hôpital élabore son plan d’action 2020 « pour utiliser le plus vite et le plus efficacement possible les leviers offerts et dont certains sont mis à leur disposition dès aujourd’hui ». Ainsi, tous les établissements qui disposent d’un service d’urgence doivent dès cette année « prémunir [les] patients, en particulier les plus fragiles, de passer la nuit sur un brancard, grâce à plus de lits d’aval disponibles ou à des urgences réagencées ; travailler, quand leurs urgences dépassent 50 000 passages annuels, systématiquement avec une maison médicale de garde (MMG) installée à proximité ; mener un diagnostic de vétusté des équipements ; pouvoir accueillir directement dans un lit d’hospitalisation les personnes âgées adressées par leur médecin traitant, sans passage inutile par les urgences ». Enfin, la reprise de la dette des hôpitaux interviendra au deuxième semestre 2020. « L’engagement de reprise aura une traduction immédiate sur la situation financière des hôpitaux, en allégeant leur endettement à la hauteur du montant de la dette reprise chaque année d’ici à 2022 », explique le ministère qui poursuit : « Cette reprise permettra ainsi de réduire les charges financières et les intérêts supportés par les hôpitaux et de redonner des marges pour le financement des investissements (par la reprise du capital remboursé annuellement). »