La Mutualité française a toujours été favorable au tiers payant. Déjà mis en place dans les pharmacies, les cabinets de radiologie, les laboratoires d’analyses médicales ou encore chez les infirmiers, il facilite la vie des Français en évitant l’avance des frais. Le projet de loi de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, prévoit de l’étendre aux médecins généralistes à partir de 2017, et même dès juillet 2015 pour les bénéficiaires de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS). « Grâce à cette mesure, on lutte contre le renoncement aux soins et on simplifie les pratiques », assure Jean-Martin Cohen-Solal, délégué général à la Mutualité française.
Simple, rapide et fiable
Les médecins généralistes, eux, ne décolèrent pas : MG France, syndicat majoritaire, qui avait appelé à se mobiliser contre cette mesure en fermant les cabinets pendant les fêtes de Noël, puis le 6 janvier dernier, vient de reconduire le mouvement pour le 5 février prochain. « Pourtant, le tiers payant généralisé est un système simple, rapide et fiable. Il est déjà mis en place dans la plupart des pays européens et cela ne pose aucun problème », rappelle Jean-Martin Cohen-Solal. Dans cet esprit de simplification, la Mutualité française travaille actuellement sur un serveur commun auquel seront connectés tous les lecteurs de carte Vitale des praticiens afin de centraliser les demandes de paiement. « Ce sera aussi simple qu’une carte bancaire », le délégué général en est convaincu.
Défendre le progrès
Au-delà de leur opposition au tiers payant généralisé, les syndicats de médecins revendiquent l’augmentation du tarif de la consultation de 23 à 25 euros pour MG France et jusqu’à 31 euros pour les syndicats Unof-SCMF et SML. « Ces montants ne sont pas là par hasard : 31 euros correspond au prix lissé de la consultation valorisée par les différents forfaits qu’un médecin perçoit pour le suivi et l’accompagnement d’un patient en affection de longue durée, pour un enfant de moins de 3 ans ou pour une personne âgée », observe Jean-Martin Cohen-Solal, qui est par ailleurs médecin. « Ces rémunérations forfaitaires ont été créées pour adapter les pratiques aux évolutions, et notamment à l’essor des maladies chroniques, rappelle-t-il. Les supprimer serait une régression. » De même, il ne comprend pas que certains de ses confrères refusent la délégation de tâches comme la vaccination aux sages-femmes ou aux pharmaciens. « C’est une question de progrès ! La valeur ajoutée du médecin est davantage dans la prescription du vaccin que dans son administration. »