Après l’emploi, la sécurité, l’Etat et l’éducation, l’enquête intitulée « Objectif 2017 : ce que veulent les Français », mise en œuvre par l’institut Elabe pour RMC, aborde la thématique de la santé à travers dix propositions de réforme. Du tarif des consultations au prix des cigarettes, en passant par la vente des médicaments à l’unité, mille personnes représentatives de la population française ont été invitées à donner leur avis par Internet.
Des tarifs maîtrisés
Parmi les mesures présentées, celles qui permettent de limiter les tarifs des prestations médicales recueillent l’approbation de près de neuf Français sur dix. Ainsi, 92 % des sondés sont favorables au plafonnement des tarifs pratiqués par les dentistes (notamment pour les prothèses dentaires) afin de limiter les abus, et 88 % approuveraient la mise en œuvre de sanctions à l’encontre des médecins généralistes ou spécialistes pratiquant des dépassements d’honoraires à partir de 50 % au-dessus du tarif de la Sécurité sociale.
La vente de médicaments à l’unité et la mise en place de mesures contraignantes pour lutter contre les déserts médicaux, par exemple en déconventionnant les médecins qui s’installeraient dans les zones déjà surdotées, sont aussi des mesures largement approuvées, respectivement par 83 % et 80 % des Français interrogés.
Ces quatre propositions sont particulièrement appréciées parmi les catégories de population les plus âgées. Les auteurs de l’étude indiquent que « cette lecture générationnelle s’explique probablement par une plus forte exposition aux problèmes de santé des personnes les plus âgées, plus sensibles à des mesures orientées à la faveur du patient ».
Les avis sont en revanche plus mitigés (59 % d’avis favorables) concernant la proposition de porter à 10 euros le prix du paquet de cigarettes et d’instaurer en contrepartie le remboursement intégral des substituts nicotiniques par la Sécurité sociale. C’est également le cas pour l’autorisation de la vente de médicaments dans les grandes surfaces et les supermarchés sous la responsabilité d’un pharmacien, une proposition approuvée par 56 % des sondés.
Préserver les principes fondateurs
Les mesures qui modifient l’essence même du système de santé recueillent, elles, une majorité d’avis défavorables. Près de trois Français sur quatre refusent de limiter les remboursements de la Sécurité sociale aux dépenses les plus lourdes (hospitalisation et affections de longue durée) et de laisser les autres dépenses à la charge des complémentaires santé. La proposition visant à abandonner le principe de l’Assurance maladie obligatoire en faveur d’une souscription individuelle auprès d’une assurance ou d’une mutuelle est rejetée par 79 % des sondés. De plus, 57 % des personnes interrogées sont contre la mise en place d’une franchise annuelle plafonnée (hors hospitalisation et affections de longue durée) dont le montant en euros dépendrait des revenus des patients. Enfin, 61 % des Français se déclarent défavorables à la hausse du tarif de la consultation de 23 à 30 euros dans le but de rendre le métier de médecin généraliste plus attrayant.
Ces quatre dernières mesures, les moins populaires, recueillent « un soutien plus important que la moyenne auprès des sympathisants de la droite et du centre, sans doute plus sensibles que le reste de la population aux enjeux de responsabilisation des patients et de réduction des déficits budgétaires », précise le rapport d’étude.