Dans un manifeste commun publié ce mardi 5 juillet, l’ordre, les étudiants et les syndicats de pharmaciens* alertent sur la « situation économique catastrophique » que connaissent les officines. Ils demandent à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, une réévaluation de leur rémunération et une réforme de leur métier.
Des emplois menacés
La rémunération des pharmacies d’officine est en « forte diminution pour la deuxième année consécutive », avec une chute de plus de 2 % sur les quatre premiers mois de l’année 2016. Les pharmaciens estiment ainsi que « les 22 221 officines, leurs 120 000 emplois et les 6 500 apprentis sont menacés par cette situation économique, qui entraîne des fermetures brutales pouvant remettre en cause le maillage territorial ». « Or, la pharmacie est bien souvent le seul poste avancé du système de santé et créateur d’emplois qualifiés dans les zones rurales et les quartiers difficiles », soulignent-ils.
Donner de nouvelles missions
Face à cette situation, les neuf organisations signataires affichent leur volonté de réformer l’ensemble de la profession. Elles appellent donc le gouvernement à s’engager avant que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale de 2017 ne soit adopté « pour fixer un cadre économique clair » en prévision de « l’ouverture de la négociation de la convention nationale pharmaceutique qui engagera les pharmacies, l’Assurance maladie et l’Etat pour cinq ans ». La signature d’un accord permettra, selon les auteurs du manifeste, « l’évolution du métier et le renforcement du maillage officinal ».
Ces derniers souhaitent également conforter leur place « dans l’observance et le bon usage du médicament, renforcer leur rôle auprès des personnes âgées en ville et en Ehpad, développer les actions de prévention et de dépistage à l’officine, organiser la continuité ville-hôpital, développer la coordination entre les différents professionnels de santé ». Mais pour exercer ces missions, ils réclament « une rémunération adaptée ». « Sans une prise en compte immédiate de nos difficultés et de notre volonté de réformer la profession, c’est l’égalité de l’accès aux médicaments qui sera remise en question », concluent-ils.