Dans un communiqué publié à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, Sidaction alerte sur « la nécessité d’intensifier les programmes de prévention et d’éducation à la sexualité », avant d’ajouter qu’il « est d’autant plus crucial de les renforcer que les dépistages du VIH/Sida ont chuté en raison de la crise sanitaire ».
Journée mondiale de lutte contre le sida
40 ans après les premiers cas, le #VIH est toujours une menace. Aujourd'hui, le monde n'est pas en mesure de tenir l'engagement de mettre fin à l'épidémie d'ici 2030. Et ce, non pas en raison d'un manque de connaissances... #WorldAIDSDay pic.twitter.com/iVUOR7q2Tu
— Sidaction (@Sidaction) December 1, 2021
L’éducation sexuelle, une priorité oubliée
L’épidémie progresse parmi les jeunes, puisque « 13 % des nouvelles découvertes de séropositivité concernent des personnes âgées de moins de 25 ans », indique Santé publique France, « un chiffre qui malheureusement ne baisse pas depuis plusieurs années », constate Sidaction. La crise sanitaire laisse, de plus, peu de place aux autres sujets d’information. Un sondage réalisé en mars 2021 par l’Ifop pour l’association montrait que les jeunes, déjà mal informés sur le sida, étaient de plus en plus nombreux à déclarer manquer d’informations sur la maladie, tant sur le plan des connaissances générales que sur les moyens de prévention ou sur la santé sexuelle. Les résultats révélaient qu’en 2021, 67 % d’entre eux seulement s’estimaient bien informés, soit une baisse de 7 points en une année. En isolant les jeunes et en accaparant tous les canaux d’information, la pandémie de Covid-19 a rendu invisible le problème du sida, dont on parlait déjà assez peu.
Dans ce contexte, Sidaction juge primordial le renforcement des cours d’éducation à la sexualité dans les établissements scolaires. Ils ont été jusque-là trop succincts – quand ils sont mis en place, ce qui n’est pas toujours le cas – et ils doivent « aborder tous les sujets : découverte de son corps, consentement, infections sexuellement transmissibles, incitation au dépistage, variété des moyens de prévention, orientations sexuelles... », estime Florence Thune, directrice générale de Sidaction, qui ajoute : « Il faut amener les jeunes à parler entre eux, à exprimer ce qui les intéresse et, à partir de ce dialogue, surviendront les questions de prévention. »
Une nouvelle campagne de sensibilisation ciblée sur les jeunes
Il y a des scènes de sexe qu’il ne faudrait jamais oublier. Faute de les avoir retrouvées, nous les avons refaites nous-mêmes. Devinez à quelles oeuvres populaires elles appartiennent !
👉 https://t.co/uEOJeNt05k@Sidaction x @Values_media x @TheGangFilms— The Good Company (@thegoodcompany) November 30, 2021
Pour sensibiliser les jeunes, Sidaction lance deux événements pour le 1er décembre :
Un jeu de sensibilisation, Unforgettables, (imaginé par The Good Company pour Sidaction) où des séquences d’utilisation de préservatifs ont été insérées dans des scènes de sexe de films et séries culte, tels que Titanic, Ghost ou Twilight. Ce jeu, « réservé à un public averti » prévient l’association, invite les internautes à trouver à quel film ou à quelle série correspond la scène « qu’on ne devrait jamais oublier ». « Un moyen ludique de faire passer un message essentiel, souligne Sidaction. Que ce soit en ligne ou en salle, les jeunes n’ont jamais eu autant accès à des films et des séries. Or, dans les inoubliables et mythiques scènes de sexe, on ne voit presque jamais les personnages utiliser un préservatif ou un autre moyen de prévention. »