Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ont présenté, le lundi 26 février, le nouveau dispositif de service sanitaire obligatoire. Dès la prochaine rentrée, les 47 000 étudiants en santé devront suivre une formation dédiée à la prévention.
Limiter les comportements à risque
Ce dispositif « s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de santé, dont le premier axe est de mettre en place une politique de prévention et de promotion de la santé », indiquent les ministères. Le service sanitaire a ainsi pour but d’améliorer les compétences des professionnels de santé en la matière. « La prévention passe notamment par la promotion de comportements favorables à la santé, dont l’impact sur la qualité de vie, sur la morbidité et sur la mortalité est démontré, notent les ministères. Cet objectif est crucial parce qu’il est porteur d’amélioration de la santé, mais aussi de justice. Aujourd’hui les différences d’espérance de vie et généralement les inégalités sociales de santé sont trop importantes, et elles sont pour une part liées à un accès inégal aux comportements favorables. »
Trois mois de formation
Les deux ministres ont confié au professeur Loïc Vaillant, ancien président de l’université François-Rabelais de Tours et de la commission santé de la Conférence des présidents d’université, la charge de définir les modalités de mise en œuvre de la promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Le rapport du professeur Vaillant préconise que le service sanitaire se déroule sur une période continue ou discontinue de trois mois. Il sera constitué de trois étapes : « Un temps de formation spécifique permettra aux étudiants d’acquérir les connaissances, les compétences et le savoir-être nécessaires à l’intervention auprès du public. Ils interviendront ensuite dans le lieu donné pour délivrer les messages de prévention adaptés au public, animer des ateliers et participer à des actions. Enfin, un temps de débriefing et d’évaluation permettra d’échanger sur cette expérience avec les référents du programme. »
Expérimenté dans quatre villes
Le calendrier proposé dans le rapport prévoit une mise en place rapide. Dès ce mois de mars, les villes d’Angers, de Clermont-Ferrand, de Caen et de Dunkerque seront le théâtre de la première expérimentation. Puis, à la rentrée, le nouveau module de trois mois sera inclus dans les formations des étudiants en médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique, kinésithérapie et soins infirmiers. Ces derniers seront accueillis par les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et par les structures médico-sociales. Enfin, à la rentrée 2019, le service sanitaire sera généralisé à toutes les formations en santé (ergothérapie, orthophonie…).