Santé mentale : des troubles psychiques méconnus et pourtant très répandus

, par  Delphine Delarue

Les semaines de la santé mentale, qui se déroulent jusqu’au 23 mars, mettent l’accent sur la méconnaissance et les préjugés persistants liés à des pathologies qui touchent pourtant près d’un quart des Français.

Conférences, ciné-débats, expositions, spectacles, animations… Près de 700 manifestations ont actuellement lieu aux quatre coins du pays à l’occasion des XXVes Semaines d’information sur la santé mentale (Sism), qui se déroulent jusqu’au 23 mars. Objectif de cet événement destiné au grand public et organisé par une vingtaine de partenaires (fédérations et associations de professionnels de santé, de patients ou d’élus et de citoyens) : mieux faire connaître les troubles psychiques et les malades atteints, encore victimes de trop nombreuses idées reçues. « Par méconnaissance, les maladies mentales font peur, explique Denys Robiliard, rapporteur de la Mission santé mentale et psychiatrie.[…] La stigmatisation dissuade des personnes atteintes de consulter un spécialiste, retarde ainsi le diagnostic et augmente les effets des maladies mentales sur les personnes et sur la société. » Les préjugés négatifs liés aux questions de santé mentale « restent très présents dans l’imaginaire collectif », insiste de son côté le comité de coordination des Sism.

Au troisième rang des maladies les plus fréquentes

« Si certaines pathologies font l’objet de campagnes de sensibilisation régulières, il n’en va pas de même pour les troubles psychiques. Pourtant, ils touchent près d’un quart des Français », ajoute le comité. En France, au cours de sa vie, une personne sur cinq risque de connaître un trouble psychique, qu’il s’agisse de dépression, d’anxiété, d’addiction, de trouble alimentaire, bipolaire ou encore schizophrénique. Les pathologies mentales sont très variées et se situent au troisième rang des maladies les plus fréquentes, après le cancer et les maladies cardiovasculaires. Parmi les principales prévalences observées, on peut citer l’anxiété généralisée (13 %), l’épisode dépressif (11 %), les syndromes d’allure psychotique (2,8 %) ou encore le risque suicidaire élevé (2 %). Rappelons que le suicide est d’ailleurs la deuxième cause de mortalité chez les adolescents et qu’il est responsable de la mort de 10 000 personnes par an, soit trois fois plus que les accidents de la route.

110 milliards d’euros par an

Une telle fréquence induit aussi un coût très élevé pour l’Etat, qui dépense chaque année près de 110 milliards d’euros pour les troubles psychiques, dont 2,2 milliards consacrés aux médicaments. La perte de productivité est de son côté estimée à 24,4 milliards d’euros et le coût pour le secteur sanitaire à 13,4 milliards, un chiffre proche de la dépense atteinte pour le cancer. Les maladies mentales sont aussi les premières causes d’invalidité et d’arrêts maladie de longue durée. Elles « peuvent mettre la personne en situation de handicap, détériorer sa qualité de vie et celle de ses proches. Les répercussions économiques et sociales sont importantes : précarité, exclusion, conduites à risque, addictions… », précise le comité. Une situation alarmante, que les Sism entendent bien faire connaître à travers différentes actions. Pour plus d’infos : Semaine-sante-mentale.fr.

Source
- « Semaines d’information sur la santé mentale », dossier de presse, Sism, mars 2014.

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