La transformation du système de soins est bel et bien en route. Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, accompagnée de Cédric O, nouveau secrétaire d’Etat au Numérique, ont présenté de manière officielle « Accélérer le virage numérique », la feuille de route du gouvernement. Pour les soutenir dans cette démarche qui remplacera Asip santé, Dominique Pon et Laura Détourneau, rattachés au ministère de la Santé, vont gérer les orientations principales. Ils seront en charge donc des missions suivantes :
Renforcer la gouvernance du numérique en santé.
Intensifier la sécurité et l’interopérabilité des systèmes d’information en santé.
Accélérer le déploiement des services numériques socles.
Déployer au niveau national des plateformes numériques de santé.
Soutenir l’innovation et favoriser l’engagement des acteurs.
Des mesures fortes et symboliques
Pour Cédric O, il s’agit de « construire un système de santé adapté aux besoins et proche des citoyens. […] Mieux soigner grâce au numérique est un enjeu sur lequel nous travaillons avec Agnès Buzyn et les start-up innovantes de l’incubateur Boucicaut ». C’est en effet, dans un nouvel endroit symbolique de l’Economie sociale et solidaire, un ancien hôpital parisien transformé en incubateur de start-up, que s’est effectué le lancement de la stratégie. Concrètement pour le citoyen au quotidien, cela passe par des actes marquants et symboliques comme la fameuse carte Vitale, qui devrait se dématérialiser et être disponible via l’application gouvernementale apCV. L’appli permettra à l’ensemble des Français d’accéder à leurs droits et de faire leurs démarches directement en ligne, à partir de 2021. La carte Vitale devrait ainsi peu à peu disparaître matériellement dans les prochaines années. Par ailleurs, le gouvernement compte accélérer les manœuvres concernant le dossier médical partagé. Ce dernier a déjà été créé par 5 millions de Français. Il a pour objectif de faciliter la télémédecine et de faire connaître rapidement les antécédents médicaux des patients lors d’une nouvelle consultation. Cela induit également l’idée des e-prescriptions qui devraient se mettre en place en 2020 pour tous les actes médicaux. Le but du gouvernement est d’avoir une méga-plateforme qui contiendra l’ensemble de toutes ces données, et où tous les bouquets de services communiqueraient entre eux. Pour cela l’Institut national des données de santé sera remplacé par Health data hub, qui sera accessible à toutes les complémentaires santé. Cependant, pour rassurer les sceptiques qui auraient peur du vol de toutes ces données numériques personnelles ultra-confidentielles, le gouvernement a fait de la sécurité sa priorité afin d’aboutir à une cybersecurité très puissante. Le « Cloud médical » sera un espace sain, complet et confidentiel, dès sa mise en pratique prévue pour 2022.