Santé : ce qui a changé au 1er janvier 2020

, par  Delphine Delarue

Reste à charge zéro, mise en avant des médicaments génériques, déremboursement de l’homéopathie… En matière de santé, de nombreuses mesures sont entrées en vigueur avec la nouvelle année. Le point sur tout ce qui change.

Prise en charge à 100 % sur certaines prothèses dentaires et lunettes
Dans le cadre de la réforme dite « 100 % Santé », les devis pour soins dentaires doivent désormais proposer obligatoirement une offre intégralement prise en charge pour certaines prothèses : sont concernées les couronnes céramo-métalliques destinées aux dents visibles (incisives, canines et prémolaires) et les couronnes et bridge métalliques quel que soient les dents concernées (visibles et non-visibles). La réforme concerne aussi les lunettes : depuis le 1er janvier, chaque opticien a l’obligation de proposer 35 montures adultes et 20 montures enfants 100 % Santé ainsi que des verres traitant l’ensemble de troubles visuels avec options amincissement, durcissement et traitement anti-reflet.

Les médicaments princeps moins bien remboursés que leurs génériques
Depuis le 1er janvier, les patients qui refusent la substitution d’un médicament original (princeps) par son générique sont remboursés sur la base du prix du générique le plus cher de la même classe. Sachant que les médicaments génériques sont en moyenne 30 à 40 % moins chers que leur princeps, le patient sera donc, au final, moins bien remboursé. S’il choisit tout de même le médicament original, le patient devra régler son prix « en totalité » au pharmacien, « sans bénéfice du tiers payant », précise l’Assurance maladie. Par ailleurs, la mention « non substituable » que les médecins peuvent ajouter sur l’ordonnance lors de la prescription devra désormais être médicalement justifiée et réservée à trois cas exceptionnels : pour les enfants de moins de 6 ans lorsque la forme galénique du générique n’est pas adaptée, si le patient présente une contre-indication à l’excipient présent dans tous les médicaments génériques disponibles et pour les médicaments « à marge thérapeutique étroite », c’est-à-dire lorsque le patient a absolument besoin de leur stabilité.

L’homéopathie progressivement déremboursée
Comme elle s’y était engagée, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a suivi les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) : les médicaments homéopathiques ne seront bientôt plus pris en charge par la Sécurité sociale malgré leur popularité (un Français sur dix les utilise). Depuis le 1er janvier, le taux de remboursement des petites granules est passé de 30 à 15 % avant un déremboursement total prévu en 2021. Fin juin 2019, la commission de transparence de la HAS s’était prononcée en faveur de l’arrêt de la prise en charge au motif que l’efficacité des médicaments homéopathiques n’était pas suffisamment démontrée.

Suspension de l’additif E171 dans les produits alimentaires
La mise sur le marché de produits alimentaires contenant l’additif E171 (dioxyde de titane) est désormais interdite, par principe de précaution, pour une durée d’un an. Cette décision du gouvernement fait suite à un avis de l’Agence nationale de sécurité nationale de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) rendu en avril 2019. Couramment utilisé comme colorant et opacifiant dans les aliments (plats préparés, yaourts, gâteaux, crèmes glacées, bonbons…), cet additif est suspecté d’avoir des effets sur la santé, notamment cancérogènes, en raison de sa composition en nanoparticules.

Hausse des prix pour certaines cigarettes
Au 1er janvier, les fumeurs ont vu le prix du paquet de certaines marques de cigarettes passer à 9,10 ou 9,20 euros. Plusieurs augmentations successives sont prévues en 2020, pour parvenir à un paquet à 10 euros comme le souhaite le gouvernement.

Le bisphénol A banni des tickets de caisse
Déjà interdit dans tous les contenants alimentaires, le bisphénol A, une substance chimique de synthèse principalement utilisée dans la fabrication de plastiques et de résine également perturbateur endocrinien, est banni de tous les tickets de caisse (sur les papiers thermiques, à une concentration égale ou supérieure à 0,02 %) suite à une décision européenne. « L’Anses avait, en effet, identifié des risques pour les femmes enceintes manipulant des tickets de caisse contenant ce perturbateur endocrinien », précise le ministère de la Transition écologique.

Les DAE obligatoires dans les ERP recevant plus de 300 personnes
La présence d’un défibrillateur cardiaque externe (DAE) est désormais obligatoire à tous les établissements recevant du public (ERP) de catégorie 1 à 3, c’est-à-dire ceux accueillant plus de 300 personnes (personnel inclus). A partir du 1er janvier 2021, l’obligation concernera aussi les ERP recevant moins de 300 personnes et en 2022, tous les ERP de catégorie 5 (structures d’accueil pour personnes âgées et handicapées, établissements de soins, gares, refuges de montagne, établissements sportifs, salles polyvalentes, etc.) devront être équipés.

Les cotons-tiges en plastique interdits à la vente
Comme l’annonçait la loi de 2016 sur la biodiversité, les cotons-tiges en plastique sont interdits à la vente depuis le 1er janvier. L’objectif est ici de lutter contre la pollution marine : avec les mégots de cigarette, les sacs et les bouteilles en plastique, les petits bâtonnets ouatés comptent parmi les dix déchets les plus retrouvés sur les plages. Ils pourront désormais être remplacés par des cotons-tiges en papier ou en bambou. Rappelons toutefois que la technique la plus simple et efficace pour l’hygiène des oreilles reste le petit doigt : on enroule son auriculaire dans un mouchoir en papier et on balaie doucement le début du conduit, de l’intérieur vers l’extérieur. Pour le pavillon, on passe une serviette humide. Ainsi, pas de risque de blessure du conduit auditif ou du tympan et le nettoyage est satisfaisant.

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