Sangs rares : les donneurs doivent refléter la diversité de la population

, par  Léa Vandeputte

L’Établissement français du sang encourage les Français de toutes origines à participer au don du sang. Les profils de personnes avec un groupe sanguin rare sont particulièrement recherchés pour sauver la vie des malades.

À l’occasion de la deuxième semaine de sensibilisation aux sangs rares qui se déroule du 14 au 20 novembre, l’Établissement français du sang (EFS) communique autour de la nécessité que la diversité des donneurs reflète celle de la population française afin de pouvoir transfuser tous types de patients. Les personnes originaires ou ayant des ancêtres originaires du continent africain, de l’océan Indien et des Caraïbes sont plus particulièrement ciblées par cette campagne car elles ont plus de chance d’avoir un groupe sanguin dit rare, indispensables pour certains malades.

200 groupes sanguins rares en France

Au-delà des groupes bien connus A, B et O, et des rhésus positif ou négatif, il existe en réalité une multitude de groupes sanguins. Ils sont le fruit des brassages de populations, de l’histoire et des origines des individus. Selon la zone géographique où l’on se trouve, certains sont fréquents et d’autres le sont beaucoup moins, et sont à ce titre qualifiés de rares. En Chine, par exemple, le rhésus négatif est quasiment inexistant, ce qui n’est en revanche pas le cas en Europe. On estime qu’un groupe sanguin est rare lorsqu’il concerne moins de 4 personnes sur 1 000 et plus de 200 groupes de ce type sont répertoriés en France. L’EFS considère que 700 000 Français sont concernés. Tout le monde peut être porteur mais « les personnes d’origine africaine ou caribéenne ont davantage de probabilité d’avoir un phénotype dit d’intérêt », explique l’EFS qui diffuse une vidéo explicative (voir ci-dessous).

Une question de compatibilité

Pour l’heure, il existe un déséquilibre entre le nombre de donneurs et les besoins spécifiques de certains patients. « Pour les malades présentant des caractéristiques sanguines particulières, il n’existe pas d’alternative, c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’autre groupe sanguin compatible pour la transfusion, insiste Jacques Chiaroni, directeur de l’EFS Paca-Corse. C’est pourquoi nous avons besoin de donneurs de sang présentant ces mêmes particularités. Leur don est vital ! ». Identifier les donneurs porteurs d’un sang rare, les répertorier et les encourager à donner régulièrement constitue donc un véritable enjeu de santé publique. « Cette quête de sang rare peut s’avérer problématique du fait de besoins transfusionnels particulièrement importants au sein de certaines populations, notamment en raison de la présence de pathologies comme la drépanocytose, qui touche majoritairement des personnes d’origine africaine ou antillaise », précise l’EFS. Le plus souvent, les personnes ignorent avoir un sang rare, et l’apprennent par hasard, à l’issue d’un premier don et d’une analyse menée par le Centre national de référence pour les groupes sanguins (CNRGS). Une fois identifiées, les poches de sangs rares sont congelées et peuvent ainsi être précieusement conservées (au maximum près de 30 ans) avant d’être utilisées.
En 2021, la première édition de la semaine de sensibilisation avait permis à l’EFS d’attirer de nouveaux donneurs et d’augmenter les prélèvements de sangs rares.

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