C’est désormais chose faite. Depuis le 5 juin, un décret paru au Journal officiel autorise les sages-femmes à réaliser des interruptions volontaires de grossesse (IVG) par voie médicamenteuse et à pratiquer des actes de vaccination sous certaines conditions. Ces mesures, prévues par la loi de santé promulguée en janvier, vont dans le sens des recommandations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) et ont été largement soutenues par la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Elles étaient également réclamées de longue date par la profession. « La publication de ce décret est une très bonne nouvelle, que nous attendions depuis plusieurs mois, indique Marie-Josée Keller, président du Conseil national de l’ordre des sages-femmes. Maintenant, il nous faut encore attendre la publication de l’arrêté révisant la liste des médicaments que les sages-femmes peuvent prescrire afin que [ces] nouvelles compétences […] soient effectives dans la pratique. »
« Pratique suffisante et régulière »
Dans le détail, les sages-femmes pourront prescrire les IVG médicamenteuses si elles justifient d’« une pratique suffisante et régulière [de cet acte] dans un établissement de santé, attestée par le directeur de cet établissement », précise le décret. Toujours dans le cadre d’une IVG médicamenteuse, le texte leur donne en outre la liberté de dispenser des arrêts de travail allant jusqu’à quatre jours, renouvelables une fois, car ce type d’IVG provoque des contractions douloureuses de l’utérus pour expulser l’œuf et donne lieu à des saignements qui peuvent être très importants.
L’acte de vaccination pourra, lui, être pratiqué sur les femmes enceintes, les nourrissons et leur entourage « pendant la période de huit semaines qui suit l’accouchement conformément au calendrier des vaccinations ».
Une campagne d’information sera par ailleurs lancée le 14 juin par le ministère de la Santé pour préciser la diversité des compétences des sages-femmes et rappeler leur niveau de qualification. « Nous devons faire connaître aux femmes le champ extrêmement large de ces missions, qui font jouer aux sages-femmes un rôle essentiel pour la prise en charge, au quotidien, des femmes en bonne santé », a précisé Marisol Touraine.