Plus on agit tôt, mieux c’est. Il est primordial de pouvoir repérer la moindre anomalie de développement avant les trois ans de l’enfant. À cet âge, son cerveau possède une grande plasticité, autrement dit la capacité à évoluer, s’adapter, se réorganiser en créant de nouvelles connexions pour compenser un problème ou contourner des difficultés. Il est pour cela essentiel de pouvoir le stimuler le plus tôt possible.
C’est la raison pour laquelle un livret pédagogique est mis à la disposition des parents et des éducateurs (-trices) de jeunes enfants, puériculteurs (-trices), psychologues, auxiliaires de puériculture, assistant(e)s maternel(le)s, etc., qui travaillent au sein d’une structure ou d’un service d’accueil ou à domicile. Celui-ci a été élaboré par un groupe de travail associant la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), des parents et les principaux acteurs du secteur de la petite enfance. Ce guide (téléchargeable ici) est aussi disponible en ligne sur Caf.fr, Monenfant.fr, 1000-premiers-jours.fr et handicap.gouv.fr.
Les Caf le diffusent également auprès de l’ensemble de leurs partenaires de la petite enfance et le mettent à la disposition des parents ayant des inquiétudes concernant le développement de leur enfant.
Procéder par étapes
Ils y trouveront des questions et des observations à compléter, organisées en fonction de l’âge du petit : 6, 12, 18, 24, 36 mois. Par exemple : « tenir la tête droite » à 6 mois, « faire des coucou » à 12, « empiler cinq cubes » à 24, ou encore « copier un cercle » à 36 mois. « Le guide n’est pas destiné à établir un diagnostic, précise, sur son site internet, le secrétariat d’État chargé des Personnes handicapées ; mais à repérer plus tôt les besoins spécifiques de l’enfant et orienter les parents vers les professionnels compétents. » Chaque enfant évolue en effet à son rythme et les observations ne doivent donc pas être interprétées en l’absence d’un examen médical complet. Une fois le livret complété, les parents sont invités à le montrer à leur médecin traitant (généraliste ou pédiatre), au médecin de la crèche ou au médecin de la protection maternelle et infantile (PMI).
Faciliter le dialogue avec les parents
La reconnaissance d’un handicap est souvent un long parcours du combattant pour les parents, qui ont du mal à trouver les bons interlocuteurs. L’objectif est donc aussi, lorsque des des signes de développement inhabituel sont repérés, d’établir « un cheminement commun et continu » entre les professionnels et les parents. Le guide donne pour cela de nombreux conseils à l’intention des professionnels en charge de l’enfant. Ils y inscrivent leurs observations, qui permettront d’orienter le diagnostic. En faisant le lien avec les professionnels de santé ou du médico-social, ils apportent également un soutien logistique aux parents.
« Chaque année, en France, près de 10 % des enfants naissent avec un trouble du neurodéveloppement », souligne le secrétariat d’État chargé des Personnes handicapées. Il indique également : « Le neurodéveloppement recouvre l’ensemble des mécanismes qui, dès le plus jeune âge, et même avant la naissance, structurent la mise en place des réseaux du cerveau impliqués dans la motricité, la vision, l’audition, le langage ou les interactions sociales. » Quand le fonctionnement d’un ou plusieurs de ces réseaux est altéré, certains troubles du langage et des apprentissages peuvent apparaître, tout comme des difficultés à communiquer ou à interagir avec l’entourage.
Pour en savoir plus : handicap.gouv.fr, rubrique Autisme et troubles du neurodéveloppement.