La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié, lundi 8 octobre 2018, une étude inédite sur les délais nécessaires pour obtenir une entrevue avec son médecin. Réalisée auprès de 40 000 personnes, l’enquête révèle qu’un rendez-vous avec un généraliste est obtenu en moyenne en six jours. Mais, pour d’autres spécialités, l’attente est beaucoup plus longue : elle est de 80 jours en ophtalmologie, de 61 jours en dermatologie, de 50 jours en cardiologie, de 45 jours en rhumatologie et de 44 jours en gynécologie. La Drees recommande également de prendre en compte les délais médians, c’est-à-dire la durée à partir de laquelle la moitié des patients obtiennent une consultation. Ceux-ci sont ainsi de 2 jours en médecine générale, de 52 jours en ophtalmologie, de 50 jours en dermatologie, de 37 jours en cardiologie, de 31 jours en rhumatologie et de 32 jours en gynécologie.
Plus rapide en cas d’urgence
Néanmoins, les délais sont plus courts, « lorsque la demande de rendez-vous est liée à l’apparition ou à l’aggravation de symptômes », indique la Drees avant de donner l’exemple des généralistes, avec qui « la moitié des prises de contact aboutissent à un rendez-vous dans la journée [dans ce cas], contre 6 jours pour un contrôle périodique ». De même, chez le gynécologue, la durée médiane est de 9 jours pour une urgence contre 36 jours pour un contrôle. Globalement, les temps d’attente sont jugés corrects ou rapides, sauf dans les spécialités où ils sont les plus longs. « Le délai sera jugé différemment selon le professionnel contacté : en médecine générale, les Français souhaitent être pris en charge rapidement, alors qu’ils acceptent plus facilement des délais plus longs en ophtalmologie ou en gynécologie », explique par ailleurs la Drees.
Des disparités territoriales
Les Français ne sont cependant pas tous logés à la même enseigne. « Les temps d’attente sont plus longs dans les communes où l’accessibilité géographique aux professionnels de santé est faible, notamment dans les petits et moyens pôles et dans les communes hors influence des pôles », confirme l’étude. Par ailleurs, dans près d’un cas sur dix, la prise de contact n’aboutit pas à une consultation. Plusieurs explications sont avancées : le professionnel ne proposait pas de créneaux horaires possibles pour le patient, il ne prenait plus de nouveaux patients ou il était injoignable ou absent au moment de l’appel. Face à ces échecs, la plupart des patients cherchent à contacter un autre professionnel, certains renoncent à se soigner, mais rares sont ceux qui se rendent aux urgences hospitalières.