Des scientifiques de l’Institut de recherche de Potsdam (Postdam Institute for Climate Impact Research — PIK), en Allemagne, spécialisé dans la prévision climatique, se sont penchés sur les effets, sanitaires notamment, du changement climatique. Les résultats de leurs travaux, publiés le 19 novembre dans la revue Nature Communications montrent qu’il est possible de réduire de 80 %, d’ici à 2050, les conséquences néfastes de la pollution de l’air sur la santé en remplaçant l’énergie électrique par le solaire et l’éolien.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que 7 millions de personnes meurent prématurément chaque année dans le monde du fait de la pollution de l’air, causée principalement par l’utilisation des combustibles fossiles. Selon les chercheurs du PIK, ce chiffre pourrait même considérablement augmenter d’ici à 2050 si la situation actuelle ne change pas. En revanche, si la donne s’inverse et que les énergies renouvelables deviennent majoritaires au cours des trente prochaines années, 5 millions de vies pourraient être sauvées.
Une transition indispensable
Pour prouver leurs hypothèses, les scientifiques ont échafaudé plusieurs scénarios, combinant plusieurs paramètres : des modèles de décarbonation du secteur énergétique, des index de santé humaine et des analyses des niveaux d’émissions tout au long du cycle de vie d’un équipement énergétique. Lorsque la majeure partie de l’énergie produite provient du solaire ou de l’éolien, les bienfaits sur la santé sont immenses. Mais pour passer à une économie bas-carbone, il faudrait revoir complètement le système actuel, principalement fondé sur la production d’énergie électrique ou d’énergie fossile, qui est tirée principalement du charbon, du pétrole et du gaz naturel.
Quant aux bioénergies, produites par la combustion de productions agricoles, elles semblent moins intéressantes que les énergies solaire et éolienne en raison des effets secondaires négatifs qu’elles peuvent entraîner pour l’environnement. Les chercheurs ont notamment calculé qu’il faudrait cent fois plus de surface de terre que pour une quantité équivalente d’énergie produite par des panneaux solaires.
Une étude qui devrait faire réfléchir alors qu’en même temps, les États-Unis, gros producteurs d’énergie fossiles et d’émissions de gaz à effet de serre, qui sont les principales causes du réchauffement climatique, ont choisi de se retirer de l’accord de Paris et de continuer à produire du « charbon propre », comme l’a annoncé le 5 novembre dernier le président américain, Donald Trump.