Le combat pour le recyclage des médicaments non utilisés (MNU) que mènent depuis des années l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) ou encore Les Entreprises du médicament (Leem) ne semble pas vain, comme en témoigne une enquête menée en mars dernier par l’institut BVA pour l’association Cyclamed. Le but est en effet de préserver la sécurité sanitaire domestique ainsi que l’environnement : selon le slogan de l’association, « les médicaments sont utiles, ne les rendons pas nuisibles ». Or les chiffres montrent que les Français recyclent de plus en plus les médicaments : 11 884 tonnes de MNU ont été collectées en pharmacie (15 874 tonnes avec les emballages et les produits de parapharmacie), soit 181 grammes par personne. On distingue un trio de tête parmi les régions les plus mobilisées, avec 225 grammes par habitant pour la Bourgogne-Franche-Comté, 217 grammes dans les Hauts-de-France et 200 grammes pour les Pays de la Loire.
Si le chiffre global de 11 884 tonnes se rapproche fortement de celui de 2015, puisque cette année-là 12 108 tonnes avaient été rapportées en pharmacie, on note une légère baisse de 1,9 %, mais il faut préciser qu’une baisse de 0,2 % du nombre de médicaments vendus a également été enregistrée entre 2015 et 2016. Et par rapport au « gisement » de médicaments non utilisés, le score de 2016 est important : « En rapprochant la collecte des MNU de 11 884 tonnes avec le gisement de 19 000 tonnes (étude CSA, 2017), la performance du dispositif Cyclamed s’élève à 63 % ».
Un geste écocitoyen
L’enquête révèle également que 79 % des personnes interrogées connaissent en grande partie les règles du tri. Il est ainsi préconisé de rapporter régulièrement en officine les médicaments non utilisés, périmés ou non, sans leur emballage en carton. Après avoir été réceptionnés par les pharmaciens, puis par des grossistes répartiteurs, ces produits sont transformés, par cinquante-cinq incinérateurs, en énergie permettant de chauffer et d’éclairer l’équivalent de 7 000 logements sur une année entière.
Cette action écocitoyenne ne demande qu’à progresser et à connaître un plus large écho, afin que le recyclage devienne « un réflexe, un geste naturel ». Et ce, même si la baisse des prescriptions et de la consommation de médicaments se poursuit, en partie sans doute grâce aux « campagnes sur le bon usage faites par les autorités et les professionnels de santé (médecins, pharmaciens, industriels) pour sensibiliser les patients à une bonne observance »…
Pour plus d’infos : Cyclamed.org .
