« La mémorisation d’événements douloureux joue un rôle essentiel dans l’anticipation de l’expérience suivante et peut entraîner des conséquences à long terme, explique l’association d’information sur la douleur de l’enfant Pédiadol. L’enfant, qui éprouve des émotions très envahissantes, est particulièrement concerné par ce ressentiment, dont il ne peut se défendre au cours des premières années. » Les études menées sur la question montrent qu’une douleur intense mal soulagée, surtout lorsqu’elle est répétée, entraîne une majoration de la sensation douloureuse éprouvée lors de gestes ultérieurs. Cela peut conduire à un comportement phobique à l’égard des soins prodigués par les médecins et le monde hospitalier, ainsi qu’à une perte de confiance en l’adulte, à de l’anxiété et à des troubles du comportement. « Dans mon service, je reçois des enfants malades qui viennent de pays où la douleur est mal, voire pas du tout prise en charge, explique le docteur Bergounioux. Certains arrivent dans de véritables états de stress post-traumatique : ils hurlent et se débattent dès qu’on les approche. Il nous faut entre une semaine et dix jours pour les rassurer. » Pour Pédiadol, ces phénomènes délétères « obligent à une prévention et à un traitement systématique » de la douleur.
Quelles séquelles pour la douleur intense chez le tout-petit ?
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