D’aucuns pourraient dire que les sénateurs en font des tartines avec le Nutella. Les Sages ont voté, mardi 13 novembre, un amendement au budget de la Sécurité sociale prévoyant une hausse de 300 % de la taxe sur l’huile de palme, un ingrédient essentiel dans la fabrication de la plus célèbre des pâtes à tartiner. En conséquence, le pot d’un kilo de Nutella devrait augmenter de 6 centimes d’euros. Objectif : faire rentrer 40 millions d’euros dans les caisses de l’Etat et obliger les industries agroalimentaires à remplacer cette huile, riche en acides gras saturés, par d’autres moins nocives. Motif avancé : les produits contenant de l’huile de palme sont souvent des facteurs aggravants de l’obésité infantile et la cause de nombreuses maladies cardiovasculaires, ainsi que de diabète.
Manger avec modération
Il arrive un moment, dans tout petit déjeuner, où ce n’est plus une tartine au Nutella que l’on a en face de soi, mais du Nutella avec un peu de pain en dessous.C’est cet excès qui est dangereux pour la santé, car si la publicité du plus célèbre des produits de Ferrero met en avant le lait et les noisettes, en réalité la pâte à tartiner ne contient respectivement que 6 % du premier ingrédient et 13 % de l’autre. Le reste est en effet composé de gras et de sucre à 60 %. De quoi rassurer les écureuils, mais inquiéter les mamans. Certes, Ferrero se défend en recommandant de consommer seulement 15 grammes de Nutella sur 30 grammes de pain. Difficile cependant de trouver un enfant respectueux d’une telle consigne...
D’où l’intérêt « d’envoyer un signal non pas aux consommateurs, mais aux industries agroalimentaires pour qu’elles substituent à cette huile de nouvelles compositions plus respectueuses de la santé humaine », a indiqué aux Echos Yves Daudigny, député socialiste, auteur de l’amendement. Mais remplacer l’huile de palme, c’est changer la recette, et ça, Ferrero s’y refuse, d’autant que Nutella est cité comme marque référence à 95 % par les Français, en partie à cause de son goût unique.
Trop de sel dans nos plats
Il appartient donc au consommateur d’être vigilant, surtout quand on sait que l’huile de palme se retrouve dans de nombreux aliments (pâtisseries industrielles, chips, biscuits, pain de mie...), mais aussi dans d’autres produits, comme les cosmétiques.
Le même reproche est fait au sel. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a de nouveau tiré la sonnette d’alarme il y a quelques jours. En 2000 déjà, elle conseillait aux Français de réduire de 20 % leur consommation quotidienne de sel. Douze ans plus tard, celle-ci est encore en moyenne de 8 grammes par jour et par personne, soit une diminution de 4 à 10 % seulement.
Si les consommateurs ont généralement conscience de la présence de ces « sels cachés » dans le fromage, la charcuterie ou encore les plats préparés, ils oublient souvent qu’on les trouve aussi dans le pain, les viennoiseries ou encore les céréales. Pourtant, il y a des risques à manger trop de sel, facteur aggravant pour le cholestérol et les maladies cardiovasculaires.