Alors qu’entre 2016 et 2020, 7 % des Français auraient été concernés par les punaises de lit, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) met en garde, dans un communiqué du 21 décembre, contre les dangers pour la santé liés à la manipulation d’insecticides. Plus de 1 000 intoxications ont été recensées entre 2007 et 2021 par les Centres antipoison, dont plusieurs cas graves et un décès. « Les principaux symptômes sont une gêne respiratoire, de la toux, une douleur ou irritation oropharyngée, mais aussi des démangeaisons, des maux de tête ou encore des vertiges », rapporte l’Agence.
Des techniques non-chimiques à favoriser
Avant de recourir aux insecticides, l’Anses recommande de privilégier des pratiques moins risquées. Elle préconise d’aspirer méticuleusement toutes les surfaces pour capturer les œufs et les insectes, puis de nettoyer le conduit d’aspirateur, d’emballer le sac dans un sac plastique et de le jeter dans une poubelle extérieure pour éviter de contaminer d’autres lieux. Il faut ensuite laver les vêtements ou le linge de maison à la machine à laver à plus de 55 °C ou les placer au congélateur à -17 °C pendant au moins 72 heures. Enfin, pour les recoins ou les tissus d’ameublement, les appareils à vapeur sèche à haute température (au moins 120 °C), disponibles en location, sont efficaces pour détruire tous les stades des punaises de lits. Si ces solutions ne suffisent pas, l’Agence conseille de contacter un spécialiste de la lutte antiparasitaire plutôt que d’appliquer soi-même des produits insecticides. « Dans tous les cas, après l’application des produits, il est essentiel de respecter le délai de rentrée indiqué, c’est-à-dire le délai à partir duquel on peut revenir dans le lieu traité, précise-t-elle. Cela permet d’éviter tout risque d’intoxication. »
Des nuisibles particulièrement envahissants
Les punaises de lit, qui avaient pourtant disparu dans les années 1950, sont aujourd’hui en recrudescence. Ces petits insectes tenaces – leur espérance de vie peut dépasser un an sans nourriture – prolifèrent rapidement car une femelle pond de 5 à 15 œufs par jour. Elles se cachent le plus souvent dans les matelas et sommiers et arrivent dans une habitation via les vêtements et les bagages ou lors de l’achat de literie, meubles, livres et vêtements de seconde main. « Leur présence ne traduit pas un manque de propreté, et tout le monde peut être victime d’une infestation à son domicile », affirme l’Anses.
Les punaises de lit se nourrissent de sang et piquent pendant la nuit. Elles ne transmettent pas de maladies mais leurs piqûres provoquent des démangeaisons et des réactions allergiques. « Leur infestation peut aussi avoir des conséquences sur l’état psychologique des victimes qui se sentent impuissantes face à ces nuisibles », regrette l’Agence qui rappelle que le numéro gouvernemental 08 06 70 68 06 (prix d’un appel local) répond à toutes les questions que les Français peuvent se poser sur ce sujet.