Prolapsus génital : chirurgie… ou pas ?

, par  Isabelle Coston

Les implants chirurgicaux utilisés pour traiter le prolapsus génital, plus connu sous le nom de « descente d’organes », ont fait beaucoup parler d’eux. À la suite d’événements indésirables chez certaines patientes, ils ont été mis sous surveillance dans de nombreux pays, dont la France.

Causée par les grossesses, les accouchements multiples ou encore la ménopause, la descente d’organes, ou prolapsus génital, se caractérise par le glissement vers le bas, dans le vagin, d’un ou de plusieurs organes pelviens. Assez courante puisqu’elle concerne 30 % à 50 % des femmes de tous âges (tous stades confondus), cette pathologie reste pourtant encore taboue. Si elle ne présente pas de risques majeurs, elle peut être très gênante, voire handicapante pour les cas les plus avancés.

Des implants pas toujours bien tolérés

« Globalement, on estime que 10 % à 20 % des prolapsus sont pris en charge chirurgicalement, avec notamment la pose d’un implant pelvien visant à soutenir les organes qui s’affaissent », souligne la Haute Autorité de santé (HAS). Mais certains des implants pelviens ayant entraîné des complications chez des patientes opérées – douleurs et infections, notamment –, leur utilisation a été restreinte dans de nombreux pays. Hormis dans le cadre d’études cliniques, aucun des implants par voie basse évalués pour le traitement chirurgical n’a été autorisé pour l’instant. Quant à ceux dits par voie haute, ils sont en cours d’évaluation. Heureusement, d’autres solutions thérapeutiques existent. Dans un communiqué publié le 9 juin, la HAS réactualise la stratégie de prise en charge du prolapsus génital chez la femme et redéfinit les bonnes pratiques.

Une prise en charge adaptée

Pour commencer, afin d’obtenir l’adhésion de sa patiente au traitement, le médecin doit lui « délivrer une information complète » et « l’associer à la prise en charge via une décision médicale partagée », précise la HAS. Ensuite, l’autorité sanitaire détaille deux types de prises en charge : une non chirurgicale dans un premier temps ; une intervention chirurgicale « si les traitements conservateurs s’avèrent insuffisants et face à un prolapsus de stade avancé et handicapant » dans un deuxième temps.
En première intention, le pessaire (anneau de préférence en silicone à introduire dans le vagin) est indiqué « quels que soient l’âge et le stade de sévérité du prolapsus ». En cas de prolapsus modéré, une rééducation spécifique des muscles du plancher pelvien est préconisée. Un traitement hormonal (œstrogénothéapie) local peut aussi être associé. Enfin, la HAS conseille en parallèle des mesures hygiéno-diététiques (perte de poids, alimentation équilibrée, activité physique ou éducation thérapeutique pour moins solliciter les organes pelviens).

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