Dans le cadre du dispositif national dit « de l’article 51 », la Mutualité française annonce, dans un communiqué publié le 14 janvier dernier, le lancement d’un programme de prévention pour les personnes prédiabétiques. Il concernera dans un premier temps 140 patients et se déroulera pendant trois ans au sein de plusieurs centres de santé mutualistes (à Mont-de-Marsan, Nevers, Paris et Toulouse). À l’occasion d’une consultation, le médecin traitant proposera à ses patients prédiabétiques un accompagnement de 24 mois comprenant une phase intensive de 4 mois et une phase dite de consolidation de 20 mois.
Une prise en charge individualisée et coordonnée
Ce projet, financé par le fonds pour l’innovation du système de santé (Fiss) à hauteur de 124 000 euros, prévoit un forfait s’élevant au total à 890 euros par patient. « Ce forfait permettra une prise en charge coordonnée (alimentation et activité physique) assurée par une équipe pluridisciplinaire (médecins, diététiciens...) et construite autour d’objectifs individualisés », explique la Mutualité française. Un coach accompagnera aussi le patient et assurera la coordination de son parcours. Ce dernier se fonde sur « des programmes validés scientifiquement, développés notamment aux États-Unis et en Finlande, qui ont permis un changement des habitudes de vie en matière d’alimentation et d’activité physique et in fine de retarder voire d’éviter le diabète de type 2 par rapport aux patients ne bénéficiant pas d’accompagnement ». Il combine bilans individuels, séances collectives (axées sur la mise en pratique et l’émulation) et contacts avec le coach. « Le patient est encouragé à développer des activités en autonomie grâce à une « plate-forme ressources » dédiée au projet qui propose, notamment, une messagerie pour échanger entre patients et avec les professionnels, précise la Mutualité française. Elle propose également des contenus (quiz, recettes, documents d’information sur l’alimentation et l’activité physique) et un suivi des objectifs. »
Un coût important pour la société
Parmi les 2,5 millions de personnes prédiabétiques en France, 70 % d’entre elles risquent de développer un diabète de type 2. Or, « si le programme était proposé à la totalité de la population de prédiabétiques, poursuit la Mutualité française, en supposant que la moitié d’entre eux acceptent de participer, l’économie générée pour l’Assurance maladie serait estimée à 1,5 milliard d’euros. » Car cette pathologie chronique est un enjeu de santé publique majeur. Elle touche en France plus de 4,5 millions de personnes, dont un million ignorent qu’elles sont diabétiques. Le diabète de type 2, notamment, le plus courant puisqu’il concerne 92 % des patients, ne cesse de se répandre dans la population. Mal soigné, il peut entraîner de graves complications, telles que des lésions des reins, des yeux ou des artères.