A l’occasion de la 25e Journée nationale de l’audition qui se déroule ce jeudi 10 mars, l’association éponyme a réalisé une enquête, auprès d’un panel représentatif de 1 004 Français, sur l’impact du bruit sur la santé. Ses résultats révèlent « une nouvelle hausse des problématiques de gênes dues aux bruits et aux expositions sonores », indique l’association.
📣 Aujourd’hui c’est la #JournéeNationaledelAudition ! Pour cette 25e édition anniversaire, nous alertons ! Mais pas trop fort parce que le #bruit c’est pas bon. « #pollutionsonore : l’affaire de tous, la santé de chacun ». Des dépistages auditifs gratuits, partout en #France. pic.twitter.com/AiZP4JfgYG
— Association JNA (@jna_association) March 10, 2022
L’impact du confinement
Dans le détail, près de 7 Français sur 10 se disent « personnellement gênés par le bruit et les nuisances sonores », dont 17% « souvent » et 48 % « de temps en temps ». Cette sensation est décrite majoritairement par les femmes (à 70 %), les 50-64 ans (69 %), les cadres (73 %) — plus spécifiquement par les télétravailleurs (75 %) — et enfin par les personnes qui résident dans l’agglomération parisienne (79 %). Pour plus d’un tiers, la gêne est vécue durant la journée. Mais, 1 jeune sur 5 déclare être gêné par le bruit la nuit (contre 17 % dans l’ensemble de la population). Globalement, depuis 2016, l’association constate qu’une bascule de la gêne du bruit entre la journée et la nuit s’est opérée : + 7 points pour le jour et - 15 points pour la nuit. Si 70 % des interrogés se considèrent comme étant « ni plus ni moins sensible au bruit depuis le début de la crise sanitaire », 21 % estiment y faire au contraire plus attention. Ces changements peuvent s’expliquer, selon la JNA, « par les périodes de confinement qui ont contraint les Français à se replier dans leur foyer, lieu calme pour certains et bruyant pour d’autres : à ce titre, les télétravailleurs très fréquents (4 à 5 jours par semaine) et les foyers composés de 3 enfants ou plus soulignent bien plus que la moyenne une hausse de leur sensibilité au bruit. »
Fatigue, irritabilité, stress
Les impacts du bruit sur la santé et la qualité de vie sont nombreux. Les troubles du sommeil touchent environ 1 personne sur 2 (+ 10 points par rapport à 2020). Les Français sont 56 % à ressentir des problèmes de concentration (+ 6 points), 54 % de la fatigue (+ 6 points), 51 % du stress (+ 7 points), 49 % de l’agressivité (+ 6 points) et 46 % des maux de tête (+ 7 points) à cause du bruit. La gêne auditive provoque également, pour plus de la moitié des interviewés, des difficultés à suivre des conversations que ce soit dans les cafés et les restaurants, dans les transports en commun, lors des repas de famille, dans la rue, au travail ou encore à l’école et à l’université. Le nombre de personnes qui souffre de surdités et de sifflements reste stable mais concerne tout de même 1 Français sur 3. « Et là encore, les moins de 35 ans déclarent en moyenne un impact plus fort par rapport à l’ensemble », ajoute la JNA. Pourtant, elle note que : « seul 1 Français sur 5 évoque sa gêne du bruit à son médecin traitant et malgré l’inquiétude pour les surdités et les acouphènes, seul 1 Français sur 5 a réalisé un bilan médical chez l’ORL il y a moins de 5 ans. »
Accentuer la prévention
Pour remédier à cette situation, la JNA donne ses préconisations. Elle souhaite ainsi que soit lancé « un plan national de réduction du bruit pour appuyer les initiatives locales et impliquer les citoyens dans les plans d’actions collectifs » mais également que l’audition soit reconnue « grande cause nationale ». Ce classement permettrait de financer des campagnes de prévention, de contrecarrer les effets sur la santé du bruit et de généraliser les dépistages. Il offrirait également la possibilité de « faire évoluer au niveau national la prévention auprès des “jeunes” ».
Au niveau international, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est, elle aussi, penchée sur la santé auditive des jeunes. « Plus d’un milliard de personnes âgées de 12 à 35 ans risquent de souffrir de déficience auditive du fait d’une exposition prolongée et excessive à de la musique forte et à d’autres sons récréatifs, estime-t-elle. Cela peut avoir des conséquences catastrophiques sur leur santé physique et mentale, leur éducation et leurs perspectives d’emploi. » Pour limiter ce risque, l’OMS a notamment proposé d’abaisser le niveau sonore moyen maximal à 100 décibels (au lieu de 102 décibels actuellement) dans les bars, restaurants, salles de concerts ou encore dans les boîtes de nuit. Cette nouvelle norme « vise à mieux protéger les jeunes lors de leurs activités de loisirs » a ainsi expliqué Bente Mikkelsen, directrice du département Maladies non transmissibles de l’OMS.