L’Agence européenne de l’environnement et l’organisation mondiale de la santé (OMS) ne cessent de le répéter : la pollution de l’air est devenue un enjeu de santé publique. Chaque année, elle est responsable de la mort de plus de 1,3 million de personnes dans le monde, en attaquant directement les poumons et les voies respiratoires. De nombreux rapports confirment les avertissements des autorités de santé. C’est en effet le cas de la récente étude parue dans la revue American journal of respiratory and Critical Care Medecin, réalisée par des chercheurs américains des universités du Nevada et d’Emory, qui démontre une forte corrélation, à l’échelle mondiale, entre le nombre d’entrées aux urgences pour les patients atteints de troubles respiratoires (asthme, broncho-pneumopathie chronique, infection respiratoire…) et le taux de pollution dans l’air. Les chercheurs ont étudié la présence de deux polluants à travers 869 pays « une semaine avant la visite aux urgences pour un problème respiratoire ». L’étude d’ampleur internationale a analysé plus de 40 millions de consultations aux urgences avant d’établir un lien entre la présence de PM 2,5 (particules de moins de 2,5 microns de diamètre) qui pénètrent facilement dans le système respiratoire et les visites aux services des urgences pour des troubles de la respiration.
Les personnes âgées et les enfants en tête
Face à des pics de pollution dont l’intensité et la régularité ne cessent d’augmenter, les personnes âgées de plus de 65 ans sont les plus touchées par des troubles respiratoires, principalement de l’asthme, de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), mais aussi par diverses infections respiratoires. Selon l’auteur principal de l’étude, Heather M. Strosnider, on comprend que pour « le taux de PPB (part per billion en anglais ou une partie par milliard, NDLR), à savoir vingt parties par milliard d’augmentation de l’ozone dans l’air, le taux de visites aux urgences pour des problèmes respiratoires a augmenté de 1,7 % chez les enfants […] et de 3,3 % chez ceux de plus de 65 ans ». Au final, l’étude mondiale, qui se veut être la plus détaillée possible, permet aux concernés, tels que les différents responsables de la santé publique, d’engager des préventions très strictes au sujet de la pollution de l’air, notamment envers les personnes les plus vulnérables comme les personnes âgées et les enfants, et surtout de sensibiliser davantage l’opinion publique afin que chacun puisse agir à son échelle.