Peut-on encore manger du poisson et des produits de la pêche ? Bien sûr que oui, répond l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), mais avec parcimonie. Si le poisson et les fruits de mer sont reconnus pour leurs précieuses qualités nutritionnelles, l’Anses recommande en effet, dans un avis rendu public le 6 juillet, d’en limiter la consommation à deux portions par semaine, dont au moins un poisson gras (saumon, sardine, maquereau...). Elle espère ainsi limiter les risques de contamination au mercure et aux polychlorobiphényles (PCB) ou encore aux micro-organismes (bactéries et parasites) présents dans l’environnement.
Des recommandations spécifiques
Les poissons d’eau douce (anguille, barbeau, carpe, silure...) étant plus fortement bio-accumulateurs, il est recommandé d’en consommer seulement deux fois par mois, tout comme pour les fruits de mer, qui en filtrant l’eau des rivières cumulent plus de bactéries et de parasites d’origine animale ou humaine.
La toxicité du PCB – « un isolant utilisé dans l’industrie », comme le rappelle France Info – étant particulièrement importante pendant la période périnatale, l’Anses a également formulé quelques consignes spécifiques pour les femmes enceintes ou allaitantes, les fillettes et les adolescentes. Dans tous ces cas de figure, les poissons d’eau douce sont strictement limités à une fois tous les deux mois. Les prédateurs sauvages (lotte, bar, brochet, dorade, raie) ou encore le requin, l’espadon et le marlin sont à éviter pour les femmes enceintes et celles qui allaitent.
Des conseils culinaires
L’Anses souligne également qu’il faut « faire cuire à cœur » les poissons frais et les produits de la pêche, c’est-à-dire faire en sorte qu’ils soient bien cuits à l’intérieur. Et pour ceux qui veulent manger du poisson cru (notamment les amateurs de sushis faits maison), précisons qu’il faut vider le poisson immédiatement après l’achat (ou demander au poissonnier de le faire). Il est aussi recommandé de le congeler pendant sept jours avant de le consommer. En ce qui concerne les coquillages, l’Anses en déconseille la consommation s’ils ne proviennent pas d’une zone d’élevage autorisée et contrôlée. Elle rappelle en outre qu’il vaut mieux les manger dans les deux heures après leur sortie du réfrigérateur.
Riche sur le plan nutritif
Aucune raison de céder à la panique toutefois, l’Anses précise bien que le poisson est très riche sur le plan nutritif : c’est une excellente source de protéines, à l’égal de la viande, et un très bon apport en oméga 3 (dits « à longue chaîne »), ces derniers jouant un rôle important dans la prévention des maladies cardiovasculaires et dans le développement et le fonctionnement du système nerveux.