La loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire prévoit l’interdiction du plastique à usage unique en plusieurs étapes d’ici à 2040. Un décret publié au Journal officiel le 1er janvier 2021 précise les conditions de mise en œuvre de la première phase de transition. Le plastique est en effet le troisième matériau le plus fabriqué au monde, après le ciment et l’acier, et il engendre une pollution importante qui n’est pas sans répercussion sur l’environnement.
De nouvelles interdictions
Cette année marque donc une étape clé vers la fin de la vente et de la mise à disposition de certains produits en plastique. Les pailles, les couverts jetables, les bâtonnets mélangeurs de boisson, les couvercles de gobelets à emporter, les contenants en polystyrène (du type boîte à kebab), les piques à steak, les tiges pour ballons, les confettis en plastique et les emballages pour les fruits et légumes de moins de 1,5 kilogramme seront interdits. Tous les objets en plastique oxo-dégradable sont aussi concernés. Il s’agit d’une matière plastique souvent présentée comme une alternative écologique. Or celle-ci renferme des additifs qui conduisent à sa fragmentation en microparticules ou à sa décomposition chimique sous l’effet de l’oxydation. Elle n’est par ailleurs ni assimilable par les micro-organismes ni compostable. Le décret autorise toutefois l’écoulement des stocks commandés avant 2021 jusqu’au 1er juillet 2021. D’autres interdictions vont intervenir dans les prochaines années. Ainsi, à compter du 1er janvier 2022, les sachets de thé et les jouets en plastique distribués gratuitement dans les fast-foods seront notamment prohibés. Puis, au 1er janvier 2023, la vaisselle jetable pour la restauration rapide devra être remplacée par des récipients réutilisables.
Changer les habitudes de production et de consommation
Outre la fin des d’emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040, la loi fixe aussi un objectif ambitieux : 100 % de plastique recyclé d’ici à 2025. Un long chemin reste à parcourir pour atteindre ce but quand on sait que le taux de recyclage des emballages plastiques ne s’élèverait qu’à 42 % au niveau européen. En France, 778 000 tonnes de déchets plastiques (soit 23 %) sont collectées pour recyclage, selon le rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) sur la pollution plastique, publié le 10 décembre 2020. Ce faible score s’explique par deux phénomènes : le coût élevé du recyclage, comparé au coût de production initial, et un taux de tri beaucoup trop bas. La mise en place d’un dispositif de consigne – le consommateur rapporte ses emballages à une borne de collecte et reçoit en échange un bon d’achat – est d’ailleurs actuellement à l’étude pour y remédier. Et, comme la lutte contre la pollution est l’affaire de tous, il faut aussi changer les habitudes des consommateurs, qui sont appelés à être attentifs lors de leurs achats, ainsi que celles des industriels, qui doivent proposer des produits avec des emballages plus respectueux de l’environnement.