Plan santé environnement : mieux informer les consommateurs

, par  Isabelle Coston

Le gouvernement a lancé son quatrième plan santé environnement (PNSE 4) 2021-2025. Celui-ci relie étroitement la santé des hommes et des animaux et l’environnement.

Avec le quatrième plan national santé environnement (PNSE 4), présenté vendredi 7 mai par Barbara Pompili et Olivier Véran, respectivement ministre de la Transition écologique et ministre de la Santé, le concept « Une seule santé » (« One Health ») est remis sur le devant de la scène. La crise sanitaire rappelle en effet douloureusement, tous les jours et partout dans le monde, que l’on ne peut pas dissocier les santés humaine, animale et environnementale. Or « les comportements humains, par leur impact sur la biodiversité ou le changement climatique, pèsent lourdement dans l’origine des maladies infectieuses émergentes, dont 60 % sont d’origine animale », souligne le gouvernement dans un communiqué. Aussi, pour apporter le changement, préserver la biodiversité et la santé des écosystèmes, et de ce fait la santé humaine, le PNSE prévoit surtout une meilleure information des citoyens, afin de « les aider à faire les choix de consommation les plus éclairés », indique Barbara Pompili, qui trace plusieurs pistes pour « créer un environnement plus sain ».

Identifier les substances nocives contenues dans les produits ménagers

Dans cet objectif, l’un des principaux chantiers consistera à « améliorer la lisibilité de l’étiquetage des produits ménagers pour réduire les risques liés à leur utilisation ». Le PNSE prévoit pour cela la mise en place d’un étiquetage spécifique s’inspirant du Nutri-Score, déjà apposé sur les emballages des produits alimentaires. Actuellement, « les Français achètent plus d’un milliard de produits ménagers par an, et la pandémie a eu tendance à accélérer cette tendance puisqu’ils nettoient et désinfectent plus régulièrement », rappelle le ministère de la Santé, qui constate que « ces produits font aujourd’hui l’objet d’un étiquetage complexe qui ne permet pas d’avoir une idée du risque lié à l’utilisation d’un produit en un coup d’œil ». Le Toxi-Score devrait voir le jour en 2022 et concernera tous les produits ménagers.

Des consommateurs acteurs de leur santé

Grâce à cette nouvelle mesure visant à orienter les choix des consommateurs vers des produits plus sains, les autorités sanitaires et environnementales espèrent voir disparaître, notamment, « les "phénomènes de mousse" parfois observés sur les plages françaises liés à une pollution des eaux par des molécules de détergents pétrochimiques ».
En complément de ce Toxi-Score, une application sur smartphone sera également développée pour « permettre à chacun d’identifier la présence de substances chimiques dangereuses dans des produits du quotidien ».
Enfin, le gouvernement souhaite aussi impliquer les vétérinaires pour qu’ils informent mieux les propriétaires d’animaux domestiques sur les risques associés aux recours à des produits biocides (insecticides, désinfectants, répulsifs).

Financer la recherche

Par ailleurs, une enveloppe de 90 millions d’euros sera dédiée au financement de programmes scientifiques. Les axes de recherche ont été définis dans le PNSE. Il s’agira essentiellement de déterminer les facteurs environnementaux qui, tout au long de la vie, ont un impact sur la santé ; d’identifier les pathogènes émergents, notamment ceux qui se propagent de l’animal à l’homme ; de développer un espace commun de partage des données environnementales en open data, pour alimenter la recherche et l’expertise indépendante et permettre des liens avec des données de santé ; de renforcer la surveillance de la santé animale dans le contexte de la crise sanitaire pour prévenir le développement des maladies infectieuses d’origine animale.
Pour finir, toujours dans l’idée d’apporter des informations concrètes et immédiates permettant aux citoyens d’agir pour leur santé, « un service numérique public pour connaître la qualité de son environnement immédiat (qualité de l’air extérieur, risque allergique aux pollens, etc.) et les bons gestes à adopter » sera mis en place, a promis le gouvernement.

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