Réunis le lundi 26 mars à l’occasion du comité interministériel pour la santé, Edouard Philippe, le Premier ministre, et Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, ont annoncé le lancement d’un plan en faveur de la promotion de la santé. Intitulé « Priorité prévention », celui-ci comprend vingt-cinq mesures phares et représente un investissement de 400 millions d’euros sur cinq ans. « La promotion de la santé et la prévention constituent le premier axe de la stratégie nationale de santé 2018–2022 », a rappelé le Premier ministre.
Lutter contre le tabac et l’alcool
Les enfants, les femmes enceintes, les adultes et les personnes âgées sont concernés par cet ensemble de mesures, qui a pour but d’aider les Français à « rester en bonne santé tout au long de [leur] vie ».
La lutte contre les addictions est particulièrement mise en avant, et le tabac, responsable de 73 000 décès chaque année, concentre à lui seul une partie importante de l’action du gouvernement dans ce domaine. Les produits de sevrage devraient ainsi être remboursés comme tous les autres médicaments – le forfait d’aide au sevrage, d’un montant de 150 euros, serait donc abandonné. L’information sur les dangers de la cigarette et de l’alcool sera également développée. Les jeunes bénéficieront d’un vaste plan de sensibilisation dont les détails restent à définir. Par ailleurs, la taille du pictogramme « zéro alcool pendant la grossesse », présent sur les bouteilles, sera « significativement » agrandi dès 2019.
Vers un troisième dépistage organisé du cancer
Autre mesure annoncée : la création d’un programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus. Après ceux du cancer du sein et du cancer colorectal, ce sera le troisième programme de ce genre en France. Toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans n’ayant pas réalisé de frottis dans les trois dernières années seront invitées à le faire, et l’examen sera pris en charge à 100 %. Agnès Buzyn vise un taux de dépistage supérieur à 80 %, alors qu’il n’est que de 60 % actuellement. « C’est une avancée majeure dans la lutte contre les cancers, dans la lutte contre un cancer important des femmes, mais aussi dans la lutte contre les inégalités sociales et territoriales de santé », a-t-elle précisé.
Un site pour informer sur les perturbateurs endocriniens
L’exposition aux produits chimiques, tels que les perturbateurs endocriniens, présents dans les objets de consommation courante préoccupe les ministres, qui s’inquiètent des effets potentiels sur la santé. Un site Internet d’information devrait être créé d’ici à la fin de l’année afin de « tendre vers une sobriété d’exposition de la population à ces produits, […] en particulier pour les personnes les plus sensibles, notamment les femmes enceintes et [celles] en âge de procréer, les parents, les enfants ainsi que les personnes qui n’ont pas les ressources suffisantes (connaissances, ressources financières) pour s’en prémunir ».
Vaccination antigrippale chez le pharmacien
Enfin, parmi les principales mesures, la généralisation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens a retenu l’attention. Le gouvernement souhaite ainsi « simplifier le parcours vaccinal » et « lever tous les freins ». Une expérimentation a été menée avec succès cet hiver en Nouvelle-Aquitaine et en Auvergne-Rhône-Alpes : les pharmaciens d’officine étaient habilités à vacciner les personnes âgées de plus de 65 ans, pour qui cette protection est vivement recommandée par les autorités sanitaires. Le dispositif sera étendu à tout le territoire en 2019, ont assuré les ministres sans préciser quelle population sera concernée.