Dévoilé jeudi 4 février 2021 par Emmanuel Macron, le nouveau plan de lutte contre le cancer 2021-2030 vise haut. Le président fixe des objectifs à atteindre sur dix ans, contre cinq ans pour les trois plans précédents. Quatre grands axes constituent le programme : faire baisser le nombre de décès dus au cancer de 150 000 à 100 000 par an ; prévenir les cancers évitables ; réduire la part des patients souffrant de séquelles cinq ans après un diagnostic et améliorer de façon significative le taux de survie des cancers de plus mauvais pronostic. « Ambitieuse, cette stratégie l’est aussi par les objectifs poursuivis : faire reculer la mortalité des sept cancers les plus létaux, mieux accompagner les conséquences des cancers et des traitements sur la qualité de vie et de l’emploi », a réagi l’Institut national du cancer (Inca).
"La lutte contre le #cancer est aussi un combat européen affirmé à travers les annonces du plan de l’Union : création d’un centre européen de connaissance sur le cancer, d’un réseau des centres de prise en charge, soutien aux Etats pour le développement des thérapies géniques..." pic.twitter.com/ZvrJCcjH2w
— Institut national du cancer (@Institut_cancer) February 4, 2021
Vingt ans pour faire chuter le nombre de cancers évitables
382 000 nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués chaque année en France. 40 % d’entre eux, soit 153 000 cas, seraient évitables grâce à des modes de vie plus sains. Le gouvernement se fixe l’objectif d’en éviter 60 000 chaque année, à l’horizon 2040. L’attention sera portée sur les cancers directement liés au tabac, l’ennemi numéro, responsable de 45 000 décès chaque année (75 000 décès toutes pathologies confondues), la consommation excessive d’alcool (16 000 décès annuels par cancer) ou encore l’alimentation déséquilibrée. Le plan cancer mettra pour cela davantage l’accent sur la prévention, « une des faiblesses, il faut bien le dire, du modèle français », souligne Emmanuel Macron, qui souhaite une première « génération sans tabac » pour les jeunes qui auront 20 ans en 2030.
Dépister un million de personnes en plus chaque année à partir de 2025 fait également partie des objectifs. Actuellement, 9 millions de dépistages sont réalisés par an.
Une meilleure qualité de vie des patients
Le nouveau plan prévoit aussi de réduire le nombre de malades gardant des séquelles douloureuses à un patient sur trois, contre deux sur trois aujourd’hui. Le président tient, en outre, à améliorer le taux de survie des cancers de plus mauvais pronostic. Il s’agit de ceux dont le taux de survie à cinq ans est inférieur à 33 %. C’est par exemple le cas pour les cancers du poumon ou du pancréas.
Enfin, un parcours de diagnostic et d’orientation rapide sera développé et la recherche, tant fondamentale que clinique, sera renforcée. Une attention particulière sera portée sur les cancers de l’enfant, de l’adolescent et du jeune adulte. « La recherche, composante essentielle de cette stratégie décennale, souligne le ministère de la Santé, permettra l’amélioration des connaissances et la réalisation des progrès nécessaires à l’atteinte de ses objectifs. Elle sera coordonnée par l’Institut national du cancer, en lien avec l’ensemble des partenaires. »
Les moyens seront à la hauteur des enjeux, assure le gouvernement, qui annonce un financement global de près de 1,74 milliard d’euros – soit une augmentation de près de 20 % par rapport au précédent plan cancer – dont un financement complémentaire de 284 millions d’euros pour les cinq prochaines années.