Sur 1,7 million d’enfants, de 0 à 14 ans, qui vivent avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) dans le monde, seulement 52 % avaient accès à un traitement en 2021, révèle le Rapport mondial actualisé sur le Sida, publié par le Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (Onusida) le 27 juillet dernier. Ces chiffres sont alarmants car l’écart de prise en charge entre les enfants et les adultes – qui eux bénéficient à 76 % de ce même traitement – tend à se creuser ces dernières années. Les organisations onusiennes ont donc décidé de se fixer un objectif ambitieux : avoir éradiqué le Sida chez les enfants en 2030.
Des traitements efficaces
Le VIH est le virus responsable du développement du syndrome d’immunodéficience acquise (Sida). Il peut se transmettre d’une personne contaminée à une autre lors de rapports sexuels non protégés, par voie sanguine mais aussi de la mère à l’enfant. Heureusement, « le risque de voir une femme vivant avec le VIH transmettre le virus à son enfant peut être réduit à 5 % ou moins grâce à un traitement antirétroviral efficace pendant la grossesse, lors de l’accouchement et pendant la période d’allaitement », rappelle l’Onusida. Ce traitement a pour but d’obtenir une charge virale indétectable afin d’éviter le développement de la maladie, mais aussi la transmission du virus au fœtus. Le diagnostic précoce chez le nourrisson est par ailleurs essentiel pour connaître son statut sérologique et améliorer sa prise en charge. Avec un traitement efficace et pris précocement, les enfants peuvent en effet grandir et avoir une vie normale. Toutefois, ces solutions ne sont pas disponibles à grande échelle dans tous les pays et il existe des différences significatives d’accès à travers le monde.
Une alliance mondiale
Pour lutter contre ces disparités, l’Onusida, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont décidé de créer une alliance mondiale pour « mettre fin au Sida chez les enfants d’ici à 2030 ». Pour y arriver, ils ont identifié quatre axes de travail : « combler les lacunes de la couverture thérapeutique pour les adolescentes et femmes enceintes et allaitantes et vivant avec le VIH et optimiser la continuité du traitement ; prévenir et détecter de nouvelles infections à VIH chez les adolescentes et femmes enceintes et allaitantes ; faire en sorte que le dépistage soit accessible et dispenser un traitement optimisé et des soins complets aux nourrissons, aux enfants et aux adolescents exposés au VIH ou vivant avec le VIH ; agir face aux obstacles en matière de droits, d’égalité des genres et aux autres freins sociaux et structurels qui entravent l’accès aux services. » « En associant de nouveaux médicaments améliorés, un engagement politique renouvelé et l’activisme déterminé des communautés, nous pourrons être la génération qui mettra fin au Sida chez les enfants, estime Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’Onusida. Cette victoire est possible, mais seulement dans l’unité. » « Aucun enfant ne devrait naître ni grandir avec le VIH, et aucun enfant vivant avec le VIH ne devrait être exclu du traitement », a de son côté déclaré le docteur Tedros Adhanom Gheberyesus, directeur général de l’OMS.
À l'échelle mondiale, seulement 52 % des enfants vivant avec le #VIH bénéficient d'un traitement salvateur.
L'ONUSIDA, @UNICEF_FR et l'OMS se sont associés pour former une nouvelle alliance afin de corriger l'une des disparités les plus flagrantes de la riposte au #sida.
— UNICEF France (@UNICEF_france) August 2, 2022