Et si l’obésité devenait la nouvelle norme en Europe ? Les résultats d’une étude menée dans cinquante-trois pays et publiée le 24 février par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont alarmants : jusqu’à 27 % des Européens de 13 ans et 33 % de ceux âgés de 11 ans sont en surpoids. En cause : le manque d’activité physique et la consommation d’aliments riches en sucre, en sel et en graisses. Sans compter que les traditions culinaires disparaissent et que les modes de vie s’uniformisent, rappelle Le Nouvel Observateur dans un article en ligne. Le problème de l’obésité est d’autant plus fort que le phénomène n’étonne plus. « Notre perception de ce qui est normal a changé. Etre en surpoids est désormais davantage vu comme quelque chose de commun plutôt qu’inhabituel. Nous ne devons pas laisser une génération de plus grandir avec l’idée que l’obésité est une nouvelle norme », avertit Zsuzsanna Jakab, directrice de l’OMS pour l’Europe, citée par l’édition suisse du quotidien gratuit 20 Minutes.
La France parmi les bons élèves
D’après le rapport, c’est en Grèce, au Portugal, en Irlande et en Espagne que l’obésité chez les enfants de 11 ans atteint les niveaux les plus élevés. Les Pays-Bas et la Suisse présentent les taux les plus faibles. La France, comme les pays scandinaves, fait figure de bon élève, puisque « seul » un jeune sur cinq y est en surpoids. Un bon résultat, qui s’explique, selon l’OMS, par une politique gouvernementale de prévention efficace, popularisée par le slogan « Manger cinq fruits et légumes par jour » du Programme national nutrition santé (PNNS) lancé en 2001. Des recommandations auxquelles s’ajoutent celles de l’OMS : faire au moins une heure d’activité intense quotidienne pour les enfants de 5 à 17 ans et au minimum deux heures et demie d’exercice modéré chaque semaine pour les adultes.
Recul de 43 % chez les enfants américains âgés entre 2 et 5 ans
Aux Etats-Unis, c’est l’obésité infantile qui a reculé au cours des dix dernières années, constate une étude de l’agence américaine de santé publique publiée le 25 février dans le Journal of the American Medical Association (JAMA). Cynthia Ogden, auteure principale de ces travaux, a examiné l’évolution des problèmes de poids dans un groupe représentatif de 9 120 personnes en 2011-2012 pour établir une comparaison avec les données recueillies en 2003-2004, explique le journal La Croix. Ainsi, l’obésité a reculé de 43 % chez les 2-5 ans, passant de 13,9 à 8 %, et chez les 6-11 ans, le taux est passé de 18,8 à 17,7 %. Pour expliquer ces progrès, les experts mettent en avant le recours à l’allaitement maternel plus systématique et la baisse de la consommation de boissons sucrées et de la quantité de calories ingurgitées, souligne Le Monde. De plus, Michelle Obama a fait de cette cause son cheval de bataille et de nombreuses mesures ont été prises, comme un nouvel étiquetage des produits. Toutefois, au niveau national les chiffres stagnent et l’obésité touche toujours 34,9 % de la population.