En 2008, plus d’un adulte sur trois dans le monde, soit 1,46 milliard de personnes, était en situation d’obésité ou de surpoids. C’est ce qu’affirme le cercle de réflexion britannique The Overseas Development Institute (ODI) dans un rapport consacré à l’alimentation et publié le 3 janvier. Selon cet organisme, la croissance de l’obésité et du surpoids est particulièrement marquée dans les pays en développement, puisqu’entre 1980 et 2008 le nombre de personnes concernées est passé de 250 à 904 millions. « En 2008, il y avait plus de personnes en surpoids ou obèses dans ces pays que dans les pays riches », peut-on lire sur le site Internet de l’ODI. Des régions comme l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient ou l’Amérique latine affichent désormais pratiquement les mêmes pourcentages d’obèses que l’Europe. « Avec l’augmentation des revenus, les régimes alimentaires se modifient, expliquent les auteurs du rapport. Ces populations sont passées d’une alimentation basée sur les céréales à une consommation de graisses, de sucres et de produits animaliers. »
Risques accrus de cancer, de diabète et de maladies cardiovasculaires
Les conséquences sanitaires d’un tel phénomène sont inquiétantes, comme le souligne le rapport. On sait aujourd’hui que l’obésité et le surpoids sont un facteur de risque aggravant dans le développement de certains cancers, des maladies cardiovasculaires ou du diabète. Le nombre de malades devrait donc largement augmenter dans les années à venir, ce qui ne sera par sans conséquences sur l’équilibre des systèmes de santé. « L’épidémie de diabète à laquelle on peut s’attendre sera quasiment insupportable financièrement pour ces pays émergents. […] Dans quinze à vingt ans, les coûts vont être considérables », note dans les colonnes du Monde le professeur Arnaud Basdevant, du service de nutrition à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Selon un rapport datant de 2010 réalisé par Franco Sassi, économiste de la santé à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OECD), également cité par le quotidien, « une personne obèse encourt des dépenses de santé supérieures à 25 % comparée à une personne de poids normal ».
Face à de tels risques sanitaires et économiques, l’ODI appelle les responsables politiques à faire preuve de plus de courage en matière de prévention. Pour les auteurs du rapport, des mesures de santé publique aussi dures et contraignantes que celles appliquées dans la lutte contre le tabagisme doivent être prises, et vite.