Ces dernières années, le nombre de nouveaux patients atteints de maladies chroniques a fortement augmenté, passant de 1,3 million en 2014 à 1,6 million en 2016. Plusieurs causes sont responsables cette « épidémie ». La génération du baby boom, devenu papy boom, a connu un pic de départ à la retraite en 2017. On peut mettre, à côté de ce vieillissement de la population, d’autres maux comme la prise de poids (liée notamment au déséquilibre alimentaire), les niveaux de pollution élevés ou encore le phénomène plus récent, de la sédentarité – certains cardiologues disent même que « rester assis tue plus que le tabac » !
Si le diabète demeure la maladie chronique touchant le plus de Français (2,6 millions), la nouvelle publication de l’Assurance maladie démontre que la plus forte augmentation concerne les troubles cardiaques (+ 18,6 %), suivis de près par les tumeurs malignes (+ 17,1 %), et, enfin, pas moins de 1,3 million de personnes sont atteintes de maladies psychiatriques de longue durée, hors alzheimer.
Les dépenses en ALD pèsent donc aujourd’hui 95,2 milliards d’euros, pour plus de 10 millions de patients, voire 10,4 millions si l’on comptabilise les ceux atteints de deux pathologies… Et si les diabétiques sont les plus nombreux chez les malades entrs en ALD, ils ne sont que quatrième en termes de dépenses, avec 8,1 milliards d’euros en 2015. Le trio de tête est constitué des maladies cardio-neuro-vasculaires (15,8 millions d’euros de dépenses par l’Assurance maladie), le cancer (16,8 millions d’euros) et les maladies psychiatriques ou psychiques (22,5 milliards d’euros). Et il faudrait encore ajouter à ces dépenses des maladies comme la mucoviscidose qui sont certes traitées sur la durée, mais qui ne pas prises en charge à 100 %, et qui constituent également un poids financier non négligeable.
Une reprise du débat pour bientôt ?
A chaque publication des nouveaux chiffres de l’Assurance maladie, la question de la fin de la prise en charge à 100 % des dépenses de santé des ALD est remise sur le tapis. Une réflexion polémique, au final, qualifiée d’embarrassante ou de nécessaire, selon les positions, car depuis une dizaine d’années les ministres de la Santé et leurs partenaires n’ont jamais été avares en matière de propositions pour réaliser des économies. Mais dans le cas précis des ALD, il est par exemple difficile, moralement, de choisir d’extraire une des maladies chroniques du dispositif. En tout cas, ceux qui prônent une baisse du pourcentage de prise en charge dans une volonté de redressement de l’Assurance maladie auront de nouveaux arguments financier à présenter aux partisans de la prise en charge solidaire totale.