Comme chaque année du 1er mai au 30 novembre, le dispositif de lutte contre l’Aedes albopictus (ou moustique tigre) est réactivé par le ministère de la Santé sur le territoire métropolitain et l’Outre-mer. Son objectif : contrer la progression du moustique et surveiller l’apparition des arboviroses dont il est responsable comme la dengue, le chikungunya, le Zika ou la fièvre jaune. Originaire d’Asie et implanté depuis de nombreuses années dans les départements français de l’Océan indien, l’Aedes albopictus s’est installé en métropole de manière continue depuis 2004. Il est désormais présent dans une trentaine de départements (voir la carte ci-contre) et fait l’objet d’un plan national anti-dissémination depuis 2006. Longtemps contenu aux cas importés de pays où sévissent les épidémies d’arboviroses, le risque de transmission de ces maladies dans l’Hexagone est désormais bien avéré : « Depuis 2010, des cas autochtones de dengue et de chikungunya ont été déclarés en France métropolitaine, dans les régions de Provence-Alpes-Côte d’Azur et de Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon », précise le ministère de la Santé dans un communiqué.
Surveillance entomologique
Réévalué chaque année, le dispositif consiste tout d’abord en un contrôle entomologique, c’est à dire « une surveillance des populations de moustiques, dans les zones où le moustique est présent et susceptible de s’implanter », détaille le ministère. Dans cette optique, les habitants des régions concernées sont invités à signaler la présence de l’insecte, s’il l’aperçoivent, sur la plateforme www.signalement-moustique.fr mise en place par la Direction générale de la santé, le Centre national d’expertise sur les vecteurs (CNEV) et les opérateurs publics de démoustication (OPD). Ces signalements sont également possibles sur l’application mobile iMoustique de l’EID Atlantique, l’Etablissement interdépartemental pour la démoustication du littoral Atlantique. Autre volet du dispositif : la surveillance des cas humains. Les médecins doivent ainsi signaler aux autorités sanitaires tous les cas suspects ou avérés de dengue, de chikungunya ou de Zika qu’ils rencontrent. Une démarche essentielle, qui « permet la mise en place de mesures de démoustication autour du domicile de la personne infectée, ainsi que le renforcement de la protection individuelle autour des cas recensés pour éviter la transmission de la maladie à d’autres personnes », précise le communiqué.
Mobilisation essentielle de la population
Enfin, des actions d’information auprès des voyageurs et des populations résidant dans les régions où l’Aedes albopictus est présent seront menées tout au long de la période estivale par les Agences régionales de santé (ARS). Elles expliqueront que chacun peut agir à son niveau pour lutter contre la prolifération de ces insectes. Outre leurs signalements sur les plateformes évoquées plus haut, il s’agira par exemple de nettoyer régulièrement son jardin ou son balcon pour éliminer les gîtes larvaires possibles (petits contenants d’eau, pots de fleurs, pneu usagé …). Pensez aussi à vérifier le bon écoulement de votre gouttière et de changer l’eau de vos vases plusieurs fois par semaine.
Enfin, « les personnes se rendant dans les zones où circulent les virus du ckihungunya, de la dengue, ou du Zika doivent se protéger des piqûres de moustiques sur place, mais également à leur retour si elles résident dans les départements ou le virus est implanté », ajoute le ministère. Pour se protéger, on conseille de porter des vêtements amples et longs, notamment à la tombée de la nuit et à l’aube et d’utiliser des répulsifs, essentiellement sur les parties découvertes. Attention aux doses appliquées sur les enfants et les femmes enceintes : lisez bien la notice de ces produits, car ils contiennent des substances qui peuvent être toxiques.