En matière de médicaments, les sondages d’opinion se suivent et ne se ressemblent pas. Alors que le 12 mai nous présentions une enquête TNS-Sofres, réalisée pour la Mutualité française, faisant état de la défiance des Français quant à la sécurité des médicaments, une nouvelle étude, effectuée par le même institut de sondage, mais cette fois-ci pour le compte du puissant syndicat de l’industrie pharmaceutique (Leem), conclut exactement le contraire. Selon cette étude, conduite auprès de 2 023 personnes interrogées quelques jours après la remise du rapport de l’Igas sur le Mediator et au moment de la publication par l’Afssaps d’une liste de spécialités placées sous surveillance, 82 % des Français font confiance aux médicaments, dont 16 % « tout à fait confiance » et 66 % « plutôt confiance ». Et quand il s’agit de médicaments prescrits sur ordonnance, la confiance est encore plus élevée (94 %).
« Approche plus nuancée »
« Par rapport aux positions radicales qui ont pu être exprimées ces derniers temps, les résultats montrent que les Français ont une approche beaucoup plus nuancée du médicament et de ceux qui le découvrent et le fabriquent », a commenté Christian Lajoux, président du Leem. Ainsi, 85 % des sondés estimeraient que les entreprises du médicament ont un rôle essentiel dans la découverte de nouveaux traitements et reconnaîtraient même l’utilité économique du secteur. Des résultats bien surprenants au regard de ceux publiés en mai par la Mutualité française. Celle-ci avait en effet conclu que l’inquiétude des Français envers la sécurité des médicaments, qui s’était accrue pendant l’affaire du Mediator, s’ancrait désormais profondément dans l’opinion. En outre, 87 % des sondés semblaient favorables à l’idée de réduire l’influence des laboratoires pharmaceutiques sur les professionnels de santé. Des conclusions qui semblent tout de même plus proche de la réalité lorsque l’on consulte les forums de discussion et les commentaires d’articles mis en ligne sur le sujet. En matière de sondage, tout dépend aussi de la façon dont on tourne les questions et dont on interprète les réponses.