Constat inquiétant : une même dose de médicament n’aurait pas le même effet sur un homme que sur une femme. L’information a été dévoilée par la revue Science et Vie, dans son dossier du mois d’août, « Médicaments : ils soignent mieux les hommes que les femmes ». On y apprend que pour le vaccin contre la grippe, par exemple, une demi-dose serait amplement suffisante chez les femmes et que certains psychotropes comme le zolpidem (Stilnox, par exemple) seraient encore présents dans leur corps huit heures après la prise… Un réel danger selon Michel Laspougeas, président de l’ordre des pharmaciens de Midi-Pyrénées : « Il faut être très vigilant avec ce type de médicaments, qui entraîne des somnolences. » Lui conseille à ses patientes de diminuer leurs doses et de prendre un demi-comprimé au lieu d’un. « Avec un vaccin, en revanche, il n’y a pas de surdosage, précise ce pharmacien qui exerce depuis plus de quarante ans. Ce n’est pas dangereux, il ne faut pas s’inquiéter. Le corps s’adapte, régule. » Et il souligne : « Un médicament sur une personne qui n’en prend jamais n’aura pas le même effet que sur une qui en prend plusieurs ou régulièrement, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. Chaque cas est unique. » Les professionnels de santé s’adaptent donc à chaque profil. Cela dit, toujours d’après Science et Vie, « une analyse menée en 2008 dans des hôpitaux allemands […] a pointé du doigt un risque d’effets secondaires 50 % supérieurs chez les femmes après la prise de médicaments »…
Recherche : des études scientifiques sur les mâles privilégiées
La plupart des études scientifiques seraient principalement faites sur des rats mâles. Par exemple, plus de 60 % des recherches sur l’endocrinologie seraient menées uniquement sur des animaux mâles, alors que le chiffre tomberait autour de 10 % pour les études effectuées sur les femelles. La raison ? Selon la généticienne Claudine Junien, interrogée par Le Parisien, il s’agit d’« éviter que les hormones ne perturbent les résultats ». Et ça ne s’arrête pas là : les femmes sont également sous-représentées dans les essais cliniques. Les deux tiers des personnes qui participent à des essais sur les maladies cardiovasculaires sont des hommes. Une tendance que certains instituts souhaiteraient changer. Comme l’indique Science et Vie, « l’Institut national de la santé américain (NIH), l’un des plus gros financeurs de la recherche médicale, a annoncé que les laboratoires qu’il soutient devront désormais prendre en compte le sexe de leurs sujets d’étude ». Une petite révolution est en cours.