Paracétamol : une consultation publique pour prévenir les risques liés au surdosage

, par  Delphine Delarue

L’Agence nationale de sécurité de médicament (ANSM) vient de lancer une consultation publique afin de sensibiliser les patients et les professionnels de santé au risque de toxicité du paracétamol en cas de mésusage. L’idée est de mettre les internautes à contribution pour améliorer et harmoniser les messages d’alerte qu’elle envisage d’apposer sur toutes les boîtes de médicaments qui en contiennent.

« Le paracétamol est un médicament sûr et efficace », mais seulement « dans les conditions normales d’utilisation », rappelle l’Agence nationale de sécurité de médicament (ANSM) dans un communiqué diffusé le 20 août. Premier antalgique consommé en France, accessible sans ordonnance, cette substance utilisée pour lutter contre la fièvre et la douleur est aussi « la première cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse », précise l’agence. A la suite d’un surdosage, du non-respect de la posologie ou de l’association de plusieurs médicaments en contenant, le paracétamol peut « entraîner des lésions graves du foie dans certains cas irréversibles ». C’est d’ailleurs un surdosage de ce produit qui aurait causé le décès de Naomi Musenga, la jeune femme dont l’absence de prise en charge par le Samu avait entraîné une vive polémique il y a quelques mois.
Pour sensibiliser les patients et les professionnels de santé à ces risques de toxicité encore trop méconnus, l’ANSM vient de lancer une consultation publique destinée à définir le message d’alerte qu’elle envisage d’apposer sur toutes les boîtes (formes orales et suppositoires, tous dosages confondus). Cette démarche a aussi pour objectif d’harmoniser et de préciser les mentions visant à prévenir le risque hépatique : dose maximale journalière, posologie ou durée de traitement à ne pas dépasser. Ceux qui souhaitent participer ont jusqu’au 30 septembre pour donner leur avis.

Une augmentation de la consommation de 53 % en dix ans

Avec cette consultation, l’ANSM confirme sa volonté de mieux sécuriser l’usage du paracétamol, dont la consommation a augmenté de 53 % en dix ans dans notre pays (aujourd’hui, près de 200 médicaments en contiennent). Dans les années 80, la France a été le premier pays européen à avoir limité la dose de paracétamol par boîte à 8 grammes et, dès 1998, l’agence sanitaire réclamait déjà la diffusion de messages d’alerte dans la publicité grand public (ces messages sont désormais obligatoires). Elle rappelle aujourd’hui ses recommandations pour un usage sans danger : respecter la dose maximale quotidienne (pas plus de 3 grammes par jour, en observant un intervalle de quatre à six heures entre deux prises) et la durée de traitement (pas plus de trois jours en cas de fièvre ni plus de cinq jours si la douleur persiste) et vérifier la présence de paracétamol dans les autres médicaments que l’on prend. En cas d’atteinte grave du foie, d’alcoolisme chronique, de malnutrition, de déshydratation ou de poids inférieur à 50 kilos, la dose maximale quotidienne ne doit pas excéder 60 mg/kg (toujours dans la limite de 3 grammes). Enfin, en cas de pathologie grave des reins (insuffisance rénale), les prises doivent être espacées de huit heures au minimum.

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