Quasiment tous les médecins généralistes, 96 % pour être précis, utilisent Google pour obtenir des informations médicales, et 25 % d’entre eux déclarent y avoir recours plusieurs fois par jour. C’est le constat que dresse le premier baromètre « Web et santé » réalisé par l’institut d’études spécialisé dans la santé Listening Pharma et l’agence de communication Hopscotch Digital et publié le 23 avril 2013.
Un constat pas si surprenant pour Jacques Lucas, vice-président du Conseil national de l’ordre des médecins, qui répondait aux questions des journalistes du Figaro santé. Celui-ci imagine en effet très bien que lorsqu’un généraliste se trouve « en présence d’un patient qui souffre d’une pathologie qu’[il] ne connaît pas ou peu, le premier réflexe, et il est normal, est de chercher à en savoir plus pour bien l’informer, lui donner les bons conseils et l’orienter vers un spécialiste ». Il ajoute d’ailleurs que nos médecins de famille « ne sont surement pas les seuls concernés ».
Des sites sérieux
Heureusement, votre docteur ne consulte pas n’importe quel site pour vous trouver un traitement. C’est l’autre information que révèle le baromètre. En effet, 14 % des médecins consultent avant tout le site de la Haute Autorité de santé (HAS). Les autres se réfèrent principalement aux sites des laboratoires fournisseurs de médicaments. Les sites d’information grand public ou encore les réseaux sociaux n’arrivent qu’en dernière position. Là encore, pas de quoi s’alarmer, estime Jacques Lucas, pour qui « les médecins sont suffisamment bien formés pour juger de la fiabilité d’une information ».
Même si l’on pourrait s’inquiéter de l’influence que peuvent avoir désormais les laboratoires pharmaceutiques au travers de leurs sites consultés couramment par les généralistes, cela ne change pas vraiment des « fiches médicaments » que ces derniers recevaient auparavant. Et puis, il y a un avantage indéniable à Internet : l’actualisation automatique. Il n’y a pas si longtemps, tous les médecins avaient dans leur cabinet leur encyclopédie médico-chirurgicale, et celle-ci était régulièrement mise à jour, mais elle pouvait dater. Aujourd’hui, sur Internet, les informations sont constamment actualisées.
Des patients très connectés
A la différences des praticiens, les patients, qui consultent également Internet pour des informations de santé, vont en majorité vers les sites les mieux référencés, les plus « visibles ». En revanche, « la fiabilité des contenus » de ces derniers « peut être sujette à caution », estime Sylvain Page, d’Hopscotch Digital. Pour 100 % des requêtes sur Google concernant une maladie, un lien vers la fiche Wikipédia de celle-ci est présent sur la première page, dans 84 % des cas vers Doctissimo. Le site du ministère de la Santé n’apparaît en première page que dans 9 % des cas, constate également le baromètre. Les principales demandes de recherche concernent le cancer (1,5 million de requêtes sur les douze derniers mois), le sida (550 000), le diabète et la dépression (368 000 chacun).