En ces temps où l’on ne parle plus que de se protéger contre le coronavirus, on en oublierait presque d’autres dangers comme le cancer du côlon. La campagne de mobilisation Mars bleu, qui vient de commencer et qui se déroulera tout le long du mois de mars, a justement pour objectif d’informer le public, et notamment les personnes âgées de 50 à 74 ans, sur les moyens de prévenir et de dépister à un stade précoce le cancer du côlon.
Un dépistage gratuit tous les deux ans
Puisque près de 95 % des cancers colorectaux sont diagnostiqués après 50 ans, chez les hommes comme chez les femmes, toutes les Françaises et tous les Français sont invités, dès qu’ils ont 50 ans, à se faire dépister gratuitement. Ils doivent pour cela consulter leur médecin traitant afin de retirer un test de dépistage qu’ils peuvent ensuite réaliser facilement chez eux. Il consiste à prélever un échantillon de ses selles, puis à les envoyer à un laboratoire d’analyses. Le patient n’a pas de frais à avancer : le kit est gratuit et l’analyse du test est automatiquement prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie.
Si des traces de sang sont décelées, une coloscopie est alors effectuée pour détecter la présence d’éventuelles lésions cancéreuses, « voire éviter un cancer en mettant en évidence des polypes ou adénomes, avant qu’ils ne dégénèrent en lésions cancéreuses », précise l’Assurance maladie.
Détecter un cancer à un stade débutant
Plus tôt est dépisté un cancer du côlon ou du rectum, plus grandes sont les chances de guérison. Le traitement sera également moins lourd. Un cancer colorectal se guérit dans 90 % des cas lorsqu’il est diagnostiqué à un stade précoce, martèlent les autorités sanitaires depuis plusieurs années. Pourtant, seuls 32,1 % des personnes concernées ont participé au dépistage organisé entre 2017 et 2018. En France, chez les hommes comme chez les femmes, il cause encore 17 000 décès chaque année. Avec plus de 43 000 nouveaux cas (20 000 femmes et 23 000 hommes) par an, le cancer colorectal est le cancer le plus fréquent chez l’homme après ceux de la prostate et du poumon, et chez la femme après celui du sein.
Mars bleu est l’occasion d’informer le grand public à travers diverses manifestations organisées un peu partout en France par l’Assurance maladie, les Agences régionales de santé (ARS), la Ligue contre le cancer, l’Institut national du cancer (Inca), etc. Des stands d’exposition dans les établissements de santé, des installations de côlons géants sur les places publiques, des conférences, des affiches géantes… seront mis en place, pendant le mois de mars, à travers tout le territoire.
Les gestes essentiels de prévention sont aussi rappelés : avoir alimentation riche en fibres, limiter sa consommation d’alcool, ne pas fumer, faire du sport, etc.