Lutte contre le VIH : tous concernés par le dépistage

, par  Léa Vandeputte

Les autorités de santé encouragent les Français à se faire tester et rappellent l’importance d’un diagnostic précoce du virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Celui-ci permet d’accéder à un traitement afin de diminuer la charge virale et ainsi de protéger ses partenaires.

Le nombre de tests de dépistages du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est en baisse depuis le début de l’épidémie de Covid-19, alerte Santé publique France à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida qui s’est déroulée le 1er décembre. Malgré une hausse en 2021 (5,7 millions de sérologies VIH) par rapport à 2020 (5,3 millions), le niveau de recours au dépistage reste en effet inférieur à celui de 2019 (6,1 millions).

5 013 découvertes de séropositivité en 2021

L’an dernier, en France, ce sont 5 013 personnes qui ont découvert leur séropositivité à la suite d’un test, un chiffre qui reste stable. Dans le détail, le Bulletin de santé publique de décembre 2022 précise que les personnes positives avaient un âge médian de 37 ans. La proportion des plus de 50 ans (23 %) a tendance à augmenter (20 % environ entre 2014 et 2017). Celle des moins de 25 ans reste stable (15 %). Les modes de contamination étaient en 2021 : les rapports hétérosexuels (51 %), les rapports sexuels entre hommes (44 %), les rapports sexuels chez des personnes trans (2 %), l’usage de drogues injectables (1 %) et les autres modes de contamination comme la transmission mère-enfant ou la transfusion sanguine (2 %). Enfin, 29 % des infections au VIH ont été découvertes à un stade avancé de l’infection, « ce qui constitue une perte de chance en termes de prise en charge individuelle et un risque de transmission du VIH aux partenaires avant la mise sous traitement antirétroviral », déplore Santé publique France avant d’ajouter : « Trop peu de personnes se font dépister ou pas assez fréquemment. »

Un test gratuit et sans ordonnance

Aujourd’hui, on considère que 13 % des Français porteurs du VIH (soit environ 24 000 personnes) ignorent leur statut sérologique. Pour rappel, il est nécessaire de se faire tester après un rapport non protégé, si vous avez plusieurs partenaires ou si vous consommez des drogues par voie intraveineuse, mais également si vous n’avez jamais fait de dépistage, si vous avez un doute, si vous envisagez une relation suivie et sérieuse avec un nouveau partenaire et que vous désirez ne plus utiliser de préservatif ou encore si vous projetez de faire un enfant.
Depuis janvier 2022, le dépistage est plus facile d’accès : il est possible de se faire tester gratuitement et sans ordonnance dans tous les laboratoires de biologie médicale. « Notre ambition est de faire en sorte que chacune et chacun soit pleinement acteur de sa santé sexuelle en donnant accès sans aucune discrimination d’âge, de genre ou de sexualité, et sur l’ensemble du territoire, à l’ensemble des informations nécessaires sur les différents moyens de prévention et de contraception pour faire des choix éclairés et adaptés à la situation et aux besoins, pour avoir une vie sexuelle satisfaisante et respectueuse d’autrui, en renforçant l’accessibilité au dépistage de toutes les IST et à l’ensemble des moyens de prévention disponibles, grâce à un parcours simple, en proposant une offre de santé sexuelle, lisible et en proximité des lieux et habitudes de vie, en agissant toujours au plus près des besoins de nos concitoyens », a indiqué le directeur général de la santé, le professeur Jérôme Salomon, dans un communiqué.

Continuer d’informer

Au-delà de la question de l’accessibilité, il existe également d’autres freins qui viennent limiter le recours au dépistage et notamment le risque de stigmatisation et de discrimination en cas de résultat positif. C’est pour lutter contre les préjugés que Santé publique France a rediffusé sa campagne intitulée « Vivre avec le VIH, c’est d’abord vivre ». Son objectif est triple : encourager le dépistage, informer sur les traitements préventifs – la Prep pour empêcher la contamination des personnes séronégatives et la Tasp pour éviter de transmettre le virus quand on est séronégatif – et faire connaître la réalité de la vie des personnes séropositives pour mettre fin aux idées reçues. Ces messages sont diffusés depuis le 17 novembre et pendant encore plusieurs semaines par voie d’affichage dans la presse et sur les panneaux publicitaires ainsi que sur Internet (Netflix et les réseaux sociaux notamment).

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