Un décret, paru le 16 octobre au Journal officiel, fixe de nouvelles règles pour la délivrance des lunettes et des lentilles et donne des prérogatives supplémentaires aux opticiens-lunetiers. Ces derniers peuvent désormais adapter les corrections optiques des lentilles de contact, « dans le cadre d’un renouvellement de délivrance », si les patients présentent une ordonnance datant de moins de trois ans ou de moins d’un an pour les patients en dessous de 16 ans.
De plus, « en cas de perte ou de bris des verres correcteurs », l’opticien pourra « exceptionnellement délivrer sans ordonnance médicale » une nouvelle paire de lunettes, lorsque « l’urgence est constatée et en l’absence de solution médicale adaptée », précise le décret.
Des ordonnances valables plus longtemps
Par ailleurs, la durée de validité des ordonnances est revue à la hausse. Il était jusqu’à présent possible de changer de lunettes sans repasser par un rendez-vous chez l’ophtalmologiste avec une ordonnance de moins de trois ans. Ce délai est allongé à cinq ans pour les patients âgés de 16 à 42 ans. La durée de validité reste en revanche fixée à un an pour les moins de 16 ans et à trois ans pour les plus de 42 ans.
Le décret précise que ces nouvelles responsabilités s’accompagnent d’un dialogue renforcé avec l’ophtalmologiste. Ainsi, l’opticien « reporte sur la prescription médicale l’adaptation de la correction qu’il réalise et en informe le médecin prescripteur par tout moyen garantissant la confidentialité des informations transmises ».
Les ophtalmologistes satisfaits
Ces diverses mesures, qui visent, notamment, à désengorger les cabinets d’ophtalmologie, sont saluées par le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof). Dans un communiqué, son président, Thierry Bour, indique que « ce décret va participer à la résolution du problème des délais de délivrance des équipements optiques, à condition que son cadre et ses contraintes soient respectés dans l’intérêt du patient ». Le président s’estime également satisfait « du maintien de la possibilité [pour les ophtalmologistes] de s’opposer, dans l’intérêt des patients, au renouvellement par l’opticien des lunettes et des lentilles de contact ». Le décret maintient en effet la possibilité pour le prescripteur de refuser toute adaptation par les opticiens « par une mention expresse sur l’ordonnance ».